Saisir toutes les opportunités de vaccination, se montrer « proactif » : il est demandé aux pharmaciens de se mobiliser et « d’aller vers » pour vacciner contre la grippe et le Covid-19. Encore faut-il lever les doutes ou les réticences.
« Toutes les opportunités de vaccination doivent être saisies », demande la direction générale de la santé (DGS). Alors que la saison dernière a été lente au démarrage, que la couverture vaccinale reste insuffisante et que la grippe s’est montrée sévère, les officinaux doivent être « pro-actifs », demandent les syndicats de pharmaciens. Concrètement, il s’agit de demander systématiquement à chaque patient s’il est vacciné contre la grippe ou le Covid-19, de l’informer et de l’inciter à se faire vacciner. Et de lever quelques doutes :
« J’ai été vacciné l’année dernière et j’ai eu la grippe, le vaccin ne sert à rien »
Il faut compter une quinzaine de jours pour que les personnes vaccinées soient protégées. Ensuite, l’efficacité du vaccin contre la grippe est variable selon les années. Pour la saison 2024-2025, l’efficacité contre l’ensemble des virus de la grippe était « modérée, de l’ordre de 42 % (75 % contre le virus B et 26 % contre le virus A) et variable selon l’âge », rappelle le ministère de la Santé.
La vaccination protège surtout des formes sévères et des complications. « Le virus de la grippe est un virus opportuniste. Ainsi, plus les personnes sont fragiles, plus il va en profiter, explique le Dr Bruno Vermesse, médecin généraliste à La Madeleine (Nord). Donc, dès qu’une personne a une comorbidité, elle a un risque accru de contracter une grippe. Tous les patients qui ont une insuffisance d’organes, les diabétiques… sont concernés. »
« J’ai 65 ans, je suis en bonne santé, pourquoi devrais-je me faire vacciner contre la grippe ? »
À 65 ans, il faut tenir compte de l’immunosénescence, qui commence même avant cet âge. Il y a une fragilité. « À chaque épidémie de grippe, il y a une augmentation des surinfections bactériennes notamment de pneumocoques et staphylocoques. Les courbes se superposent, constate le Dr Bruno Vermesse.
Autre argument pour convaincre à la vaccination : la perte d’autonomie. « L’impact des maladies infectieuses virales peut réduire jusqu’à 30 % les actes de la vie quotidienne. Pour beaucoup de personnes, cela signifie qu’elles ne pourront pas rester chez elles », poursuit le médecin généraliste.
« Je préfère attendre »
« Se faire vacciner mi-octobre permet d’être bien protégé au moment où le virus circule le plus. Comme il faut environ deux semaines après l’injection pour que le corps développe une bonne protection, débuter la vaccination en octobre garantit une couverture efficace dès le début de l’hiver », répond la direction générale de la santé (DGS). D’autant que dans l’hémisphère sud, qui subit en premier l’épidémie et donne une tendance épidémiologique, la grippe s’est montrée précoce et particulièrement virulente.
Pharmaciens, comment aller plus loin ?
L’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO) recommande de profiter de la campagne pour aborder la vaccination antipneumococcique, « encore trop peu réalisée (4,5 % seulement des personnes concernées) alors qu’elle pourrait protéger des pneumonies et autres pathologies ORL. »
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) recommande de profiter de cette campagne pour faire le point sur le statut vaccinal global des seniors : « Cette démarche vous permettra de leur proposer, si nécessaire, les vaccins manquants et de les planifier leur vaccination dans un objectif de prévention. » C’est justement le cas dans les entretiens de prévention des 60-65 ans et 70-75 ans, rémunérés par l’assurance-maladie, et cumulable avec l’acte de vaccination.
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