Abaisser l’âge de la vaccination antigrippale à 50 ans, au lieu de 65 ans aujourd’hui, permettrait de réduire l’impact sanitaire et d’engendrer des économies notables, selon une étude médico-économique présentée par Viatris. Le laboratoire, qui commercialise Influvac, espère ainsi faire évoluer les recommandations.
Selon le laboratoire Viatris, qui commercialise l’un des cinq vaccins antigrippaux disponibles cette saison, inclure dans les recommandations vaccinales antigrippales les 50-64 ans réduirait de manière significative les complications de la grippe, les hospitalisations et les décès. Cela permettrait également de réaliser jusqu’à 314 millions d’euros d’économies chaque année pour le système de santé.
Dans son étude médico-économique basée sur un modèle de Markov, présentée le 9 octobre, Viatris a comparé plusieurs scénarios de couvertures vaccinales selon les âges et la présence ou non de comorbidités, à la situation actuelle en France (S0) :

Certes, il s’agit d’une étude d’un industriel, mais les résultats sont intéressants. Ainsi, vacciner contre la grippe 54 % des 50-64 ans avec ou sans comorbidités (couverture vaccinale des 65 ans et plus lors de la saison dernière, loin de l’objectif d’une couverture vaccinale de 75 % pour l’OMS), réduirait de 21 % le nombre de consultations médicales pour syndrome grippal en médecine générale, de 21 % les hospitalisations et de 23 % les décès. La mesure serait également économiquement « rentable » selon Viatris puisque, avec ce scénario le plus optimiste (S1), elle permettrait de réduire les coûts directs et indirects (absence au travail…) de 14 %.

Pourquoi 50 ans ? « Parce que l’immunosénescence débute dès l’âge de 50 ans, que les comorbidités augmentent à partir de 50 ans, ce qui fait qu'on est plus à risque de développer une grippe sévère à partir de cet âge-là. On le voit notamment dans les chiffres français : les durées d'hospitalisation pour grippe chez les 50-64 ans sont plus élevées - 9 jours en moyenne contre 5 chez les 18-49 ans, explique le Pr Paul Loubet, infectiologue au CHU de Nîmes. Et puis, c'est une classe d'âge qui est active socialement, professionnellement, ce qui peut favoriser la transmission. Donc, augmenter la couverture vaccinale dans cette classe d'âge serait également bénéfique pour les autres groupes. »
De plus, étendre le seuil de l’âge de la vaccination conduit à une double recommandation. Selon le Pr Loubet, « les patients sont plus sensibles aux critères d’âge. Cela a été démontré pour la vaccination contre le pneumocoque dans d’autres pays européens : ouvrir les recommandations sur l’âge en plus du critère de comorbidités a augmenté la couverture vaccinale. » Avec son étude médico-économique, l’industriel fait « un premier pas dans la communication et la sensibilisation, explique Vincent Verschraegen, nouveau président de Viatris Santé. On veut aussi avoir un débat plus large. » Le but est de porter le dossier auprès des différentes instances sanitaires pour faire évoluer les recommandations.
Viatris met à disposition pour cette campagne de vaccination 2025-2026 plus de 7 millions de doses de son vaccin Influvac trivalent, sur un marché total de 14 millions de doses attendues.
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