À partir du 1er mars 2025, les médicaments contenant du tramadol, de la codéine ou de la dihydrocodéine devront être prescrits sur une ordonnance sécurisée. Pour permettre aux médecins et aux pharmaciens de s’adapter à cette nouvelle procédure, une période de transition a néanmoins été décidée.
Les prescriptions établies entre le 1er et le 31 mars 2025 (pour tramadol, codéine et dihydrocodéine) et qui ne seraient pas sur ordonnance sécurisée pourront tout de même être traitées par les officinaux durant cette même période. Cette mesure prise à titre dérogatoire a été décidée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) « afin d’assurer aux patients l’accès aux traitements et de finaliser le déploiement chez tous les professionnels de santé prescripteurs ». Entre le 1er et le 31 mars, les officinaux pourront donc honorer ces ordonnances non sécurisées « pour la durée du traitement prescrit, incluant les éventuels renouvellements ». Cette mesure transitoire s’appliquera « pour les prescriptions hospitalières comme de ville », ajoute l’agence. Du côté des syndicats de pharmaciens, cette décision est accueillie très favorablement. « Ces derniers jours, des médecins m’ont confirmé qu’ils n’étaient pas prêts, confirme Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Cette période de transition est donc une bonne décision mais elle ne doit pas être un report, elle doit permettre aux médecins de s’adapter à ces nouvelles consignes », juge-t-il.
L’obligation de prescrire tramadol, codéine et dihydrocodéine sur des ordonnances sécurisées aurait dû entrer en vigueur dès le 1er décembre. Elle avait été reportée de 3 mois pour laisser le temps à tous les pharmaciens de s’équiper pour pouvoir lire les QR codes apposés sur les ordonnances sécurisées numériques. « J’estime aujourd’hui que 3 000 à 4 000 pharmacies ne sont pas encore équipées », évalue Pierre-Olivier Variot. Le travail est en cours au niveau des LGO qui accusent un peu de retard mais certaines officines ne seront pas en capacité de lire les ordonnances sécurisées numériques au 1er mars et ne le seront peut-être pas non plus un mois plus tard… Comme précisé par le courrier OSMOSE envoyé ces derniers jours, si un pharmacien n’est pas en mesure de lire le QR code de l’ordonnance sécurisée numérique, il devra « orienter le patient vers une pharmacie équipée ». Pour Pierre-Olivier Variot, cette consigne pose tout de même quelques questions. « Si un pharmacien est de garde et qu’il ne peut pas traiter l’ordonnance, vers qui devra-t-il renvoyer le patient ? Vers l’hôpital ? », interroge-t-il.
Un autre point a été clarifié tant par la direction générale de la santé (DGS) que par l’ANSM. Les ordonnances non sécurisées rédigées avant la date du 1er mars pour les spécialités concernées pourront bien être honorées par les pharmaciens. « Les ordonnances établies avant cette date, y compris celles non sécurisées demeurent valables jusqu’à la fin de la durée de traitement prescrite mais ne pourront pas être renouvelées sous l’ancien format », confirme en effet l’ANSM.
Pour rappel, la date du 1er mars marquera aussi l’entrée en vigueur d’une autre mesure : la réduction à 12 semaines de la durée maximale de prescription des médicaments contenant de la codéine ou de la dihydrocodéine, comme c’est déjà le cas pour le tramadol.
Surveillance sanitaire
Le réseau officinal au secours des huîtres
À la Une
Plus de 3 pharmaciens sur 4 prêts à fermer tous les samedis à partir du 27 septembre
Au comptoir
Tiers payant contre carte Vitale : une association dénonce « une rupture de soins » pour certains patients
Exercice professionnel
Baisse du plafond de remise sur les génériques : quelles conséquences économiques pour les pharmaciens ?