Pour protéger la production de coquillages de Vendée et de Loire-Atlantique du norovirus, une expérimentation va permettre de suivre un nouvel indicateur : la consommation de médicaments antidiarrhéiques en période de pic de gastro-entérite. Entre les pharmacies et les conchyliculteurs, l’analyse des chiffres par le GERS Data permettra de sonner l’alerte avant que la bactérie ne contamine les huîtres. Début de l’expérimentation : le 15 novembre prochain.
C’est une nouvelle forme d’exploitation des chiffres du GERS Data à des fins de sécurité sanitaire : la surveillance de la consommation des médicaments antidiarrhéiques pour anticiper la contamination des huîtres et autres coquillages par le norovirus. Une expérimentation sera lancée en Loire-Atlantique et en Vendée, à partir du 15 novembre et pendant six mois. Une innovation qui « met le réseau officinal au cœur de la protection sanitaire des cultures et de la filière économique », explique David Syr, directeur général de GERS Data. « Nous sommes d’autant plus heureux de participer à cette expérimentation que cela correspond à notre vision des data comme une langue vivante, à faire parler au quotidien. »
À la suite d’une saison catastrophique en 2023, due notamment à des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) liées à la consommation d’huîtres contaminées par un norovirus, en Loire-Atlantique et en Vendée, mais aussi dans les zones d’Arcachon, du Morbihan, ou de la Manche, la filière ostréicole a contacté le GERS Data pour définir un nouvel indicateur. De nombreux signaux d’alerte sont déjà en place, notamment le programme de surveillance OXYVIR, mais lorsque le virus est repéré dans les élevages d’huîtres, en raison du débordement des eaux usées rejeté dans les zones maritimes, il est déjà trop tard. La filière des Pays de Loire estime que, rien qu’en 2023, les arrêtés sur la qualité des eaux ont engendré plusieurs millions d’euros de pertes. « Le but est de repérer les épidémies de gastro-entérite le plus en amont possible, en s’appuyant sur les ventes du réseau officinal, explique David Syr. Nous travaillons avec les experts pour déterminer un seuil de consommation suffisamment fin pour alerter la filière au bon moment. » Cette détection précoce de signaux sanitaires permettra « de protéger les consommateurs, mais aussi de mettre en sécurité plus rapidement les coquillages dans des bassins protégés », explique Philippe le Gal, président du Comité national de la conchyliculture. L’objectif de la profession : « zéro malade ».
Dès le 15 novembre 2025, le GERS Data fournira des indicateurs sanitaires avancés clés en main à la filière, selon le protocole signé le 30 juillet avec la préfecture de la région Pays de Loire et l’ARS. « Si le succès est au rendez-vous, cette action pourra être pérennisée et généralisée au territoire national », a précisé le préfet Fabrice Rigoulet-Roze. Pour David Syr, il s’agit de transformer « un cercle vicieux de contamination en cercle vertueux, pour protéger l’écosystème, la population et l’économie ». Ce type d’interprétation des datas pourrait même être élargi à l’avenir à d’autres enjeux de protection des plantes, de la faune ou de l’écosystème. « On est en plein dans l’ADN de ce qu’est pour nous au GERS Data : l’exploitation des données », souligne David Syr.
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