L’application du dispositif de prescription renforcée pour les analogues du GLP-1 (Ozempic, Victoza, Trulicity), qui sera effective dès le 1er février, reste encore floue sur plusieurs aspects. Une situation dénoncée par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) qui redoute les conséquences de cette nouvelle contrainte administrative, qui vient s’ajouter à beaucoup d’autres…
Pour limiter le risque de détournement, toute prise en charge d’analogues du GLP-1 sera conditionnée à la présentation par le patient d’un formulaire rempli par le médecin, lequel devra attester par écrit que la prescription correspond bien au périmètre prévu par l’AMM. Un dispositif en place dès le 1er février même si une période de tolérance, sans aucun contrôle de la part de la CNAM, est prévue durant les trois premiers mois. À la veille de son lancement, ce nouveau procédé pose cependant de nombreuses questions qui, selon l’USPO, sont toujours en attente de réponses. « Cette mesure s'applique-t-elle aux nouvelles prescriptions uniquement ou également aux traitements en cours ? Quel document justificatif doit être scanné ? Quel délai pour éviter une rupture de soins aux patients ? », interroge le syndicat. « Aucune consigne claire n'a été communiquée en amont aux pharmaciens. Faute d'anticipation, ils devront gérer seuls les tensions et les incompréhensions avec les patients, sans parler des risques d'indus », déplore l’USPO, qui ne demande ni plus ni moins que « la suspension immédiate du dispositif tant que son application n'est pas clarifiée ».
Le renforcement des prescriptions pour les analogues du GLP-1 est la goutte d’eau qui fait déborder le vase du syndicat. Ce dernier dénonce plus généralement « un empilement de contraintes administratives inapplicables », citant pêle-mêle l’outil ASAFO pour la détection des fausses ordonnances ou le dispositif carte Vitale contre tiers payant, qui font aujourd’hui d’amelipro « un labyrinthe administratif inefficace ». Plutôt que de multiplier ces mesures « palliatives », l’USPO appelle à accélérer le déploiement de la e-prescription, encore très imparfait. Le syndicat accuse enfin l’assurance-maladie « de négliger les pharmaciens » et demande au contraire davantage de concertation en amont, notamment « pour simplifier et harmoniser les procédures et les règles de dispensation. »
Interprofessionnalité
Équipe de soins autour du patient : l’expérimentation est lancée
Cas de comptoir
Prise en charge de la varicelle : éviter les pièges
Les adjoints au quotidien
Comportement non déontologique : si on se parlait ?
Trois questions à… Maître Audrey Uzel, avocate en droit de la santé spécialisée dans l’accompagnement des professionnels de santé