C’est aujourd’hui, 1er septembre, que s’applique le premier palier fixant la baisse du plafond sur les remises des génériques de 40 % à 30 %. Pendant ce temps, la profession poursuit sa mobilisation. Accusé sur les réseaux sociaux d’être responsable de l’affaire, Servier répond à la rumeur qui implique sa filiale Biogaran.
L’arrêté du 4 août fixant de manière unilatérale la baisse du plafond des remises sur les génériques s’applique ce 1er septembre et les remises sur les hybrides et les biosimilaires entrent en scène. En pratique, il s’agit d’une réforme en trois étapes :
- Du 1er septembre 2025 au 30 juin 2026, le plafond autorisé pour les remises sur les médicaments génériques passe de 40 % à 30 % ; le plafond pour les remises sur les hybrides est fixé à 30 % quand celui sur les biosimilaires est à 15 % ;
- Du 1er juillet 2026 au 30 juin 2027 : le plafond des remises sur les génériques et les hybrides passe à 25 % quand celui sur les biosimilaires augmente à 17,5 % ;
- À partir du 1er juillet 2027, toutes ces remises sont plafonnées à 20 %.
La mesure peut coûter 30 000 à 35 000 euros en moyenne par pharmacie.
Réunions en série et une page de pub
Contre cette réforme, la profession reste mobilisée. Syndicats, représentants de l’Ordre des pharmaciens, groupements et étudiants en pharmacie se réunissent le 3 septembre pour planifier la poursuite du mouvement. Le même jour, en matinée, les syndicats rencontrent les ministres de la Santé Catherine Vautrin et Yannick Neuder, à la demande des ministres, pour parler des baisses de remises. Rebelote le 5 septembre, cette fois à Matignon avec les conseillers du Premier ministre. Le gouvernement sortant aurait-il agit trop vite ?
Dans les tuyaux également, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) étudie deux recours en justice contre l’arrêté du 4 août : une question prioritaire de constitutionnalité pour démontrer que le texte n’est pas conforme à la Constitution, et un recours pour inaction de l’État en matière d’accès aux soins. De son côté, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) s’est payée une page entière de publicité dans « Le Parisien – Aujourd’hui en France » du dimanche 31 août pour interpeller le grand public : « Le gouvernement privilégie les laboratoires pharmaceutiques au détriment de votre santé », fait valoir le syndicat. Des industriels qui, dans le même temps, sont en discussion avec le gouvernement quant à de nouvelles baisses de prix importantes sur les génériques. Les pharmaciens en sauront bientôt : une réunion du comité de suivi des génériques est fixée le 18 septembre - jour de grève des pharmaciens - pour examiner les baisses de prix à venir.
Servier se défend
Sur les réseaux sociaux aussi, l’industrie est pointée du doigt, notamment Servier et sa filiale Biogaran, en vente. Et une rumeur bruisse… Le laboratoire français est accusé d’avoir conclu un accord « gagnant-gagnant » avec le gouvernement : en échange d’une baisse de prix de ses génériques, Biogaran obtiendrait une baisse des remises arrière pour garantir une marge commerciale attrayante, dans le but d’être cédé plus facilement. Fin 2024, les négociations avec l’investisseur britannique BC Partners avaient échoué. Elles ont repris fin juillet. Mais « il n’existe aucun accord entre entre Biogaran, Servier et les pouvoirs publics concernant les prix des médicaments ni la réglementation des remises. L’affirmation évoquée ne repose sur aucun élément concret », a répondu Servier au « Quotidien du pharmacien ». Par ailleurs, le laboratoire assure que « Servier et BC Partners sont en négociations exclusives sur la cession potentielle de Biogaran. Pour le moment, le projet est en cours. Il peut aboutir comme ne pas aboutir. »
Lutte contre la fraude et le mésusage
Ozempic, Trulicity, Victoza : le formulaire désormais obligatoire pour le remboursement
Prévention de la bronchiolite du nourrisson
Abrysvo ou Beyfortus : êtes-vous prêt pour la campagne ?
Réduction des erreurs médicamenteuses
Partage GHT 49 : une collaboration officine-hôpital réussie
Nouveau médicament contre le TDAH
Xurta : le retour des amphétamines à l’officine