Que les pharmaciens se rassurent, le Laboratoire Cooper n’a pas vendu son âme à Michel-Edouard Leclerc. Profondément choqué de voir apparaître l’un de ses produits, hier, dans une publicité dans le cadre de la nouvelle offensive de l’enseigne de GMS pour vendre du paracétamol, Sébastien Lucot, PDG du laboratoire, dénonce cette instrumentalisation.
« La vitamine C à prix Leclerc dans nos parapharmacies. Dommage qu’on n’ait pas le droit de faire pareil avec le paracétamol ». Cette nouvelle publicité de Michel-Edouard Leclerc fait partie depuis hier d’une nouvelle campagne de communication – et de lobbying – destinée à obtenir l’autorisation de vendre des médicaments OTC dans les parapharmacies de l’enseigne éponyme. Cette revendication est accompagnée de la photo d’une boîte de Vitascorbol C 1 000 au prix de 2,20 euros.
La référence à l’un de ses produits phare, sans aucune autorisation de la part du fabricant, a fait sortir de ses gonds Sébastien Lucot. Le PDG du laboratoire historique des pharmaciens ne cache pas son émotion : « nous avons été stupéfaits de constater que nous avions été instrumentalisés à l’encontre du monopole pharmaceutique. » Le laboratoire qui commercialise également ses produits dans les parapharmacies E.Leclerc, à l’instar d’autres laboratoires OTC, n’a été ni informé de cette diffusion, ni sollicité pour un droit à la reproduction de son produit. La chaîne de GMS a été mise en demeure par le laboratoire de cesser cette campagne publicitaire.
Car le choix d’E.Leclerc n’est pas fortuit. Il est même symbolique. Le Laboratoire Cooper, créé en 1907 par un pharmacien, est un fournisseur historique du réseau pharmaceutique. De plus, le Vitascorbol était jusqu’à l’épidémie de Covid-19 un produit sous AMM. Faire explicitement référence à ce produit pour revendiquer la fin du monopole pharmaceutique pour l’OTC, c’est s’attaquer à deux piliers de l’exercice officinal. Sébastien Lucot conçoit que des titulaires aient pu en être affectés. Il dénonce le caractère insidieux de cette publicité et de ce lobbying « qui vont à l’encontre de l’histoire du laboratoire et de ses convictions ». « Une forme d’ironie douloureuse », convient-il. Et de regretter : « Cette campagne intervient à un moment de notre histoire où nous nous investissons significativement dans le médicament – avec le rachat de l’activité OTC de Viatris en 2024 – et dans le réseau officinal. Nous avons élargi notre catalogue et renforcé nos équipes de commerciaux qui sont passées de 80 à 150 depuis janvier, afin de couvrir toutes les officines de France. »
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