C’est une tendance de l’été sur TikTok : se laisser brûler la peau au soleil pour faire apparaître des marques de bronzage ou des dessins faits à la crème solaire. Un jeu « très dangereux », alerte Yannick Neuder. Le ministre de la Santé rappelle que les coups de soleil dans l’enfance ou l’adolescence augmentent les risques de cancer de la peau à l’âge adulte.
Le ministre de la Santé s’est adressé aux adolescents et leurs parents là où ils sont, sur TikTok et Instagram, pour les uns, sur X, Facebook et LinkedIn pour les autres. Un même message vidéo face à la caméra : « Sun-tattoo, burn-lines, tan-lines… Ne sacrifiez pas votre peau pour 30 secondes de buzz ! », lance Yannick Neuder. « S'exposer au soleil sans crème, ni aucune protection, parfois même avec des huiles ou du monoï, se faire un tatouage éphémère sur la peau en prenant un coup de soleil : il faut arrêter tout ça, c'est très dangereux », alerte le ministre.
La tendance du « sun tattoo », en provenance des pays anglo-saxons, s’est diffusée depuis le début de l’été sur les réseaux sociaux. Le principe : se dessiner un cœur, une étoile, un smiley sur la peau avec de la crème solaire, et prendre intentionnellement un coup de soleil pour que le dessin apparaisse. Plus la peau est brûlée et plus le dessin est visible, le temps d’une photo publiée sur les réseaux sociaux. Les « burn lines » sont encore plus explicites : ce sont les marques de brûlure laissées par un maillot sur une peau brûlée par le soleil. Des effets éphémères avec des conséquences sur le long terme. « On sait que les coups de soleil chez les enfants augmentent très significativement le risque de cancer à l'âge adulte, le risque de mélanome », insiste en effet Yannick Neuder. Chaque année, en France, de 141 200 à 243 500 cancers de la peau sont diagnostiqués, dont 112 960 à 194 800 provoqués par une exposition excessive aux UV, selon Santé publique France.
Le « bronzage sain » n’existe pas, a récemment souligné l'Institut national du cancer (INCa). « Le bronzage constitue une agression pour la peau, signe d'une réaction qui s'enclenche contre les dommages provoqués par les UV. Une peau bronzée indique donc que l'ADN a subi des dommages ». De son côté, la Ligue contre le cancer a lancé mi-juin une campagne de prévention, relayée par des pharmaciens, appelant à ne pas « griller au soleil » cet été, car « on n'est pas des saucisses », rappelant que les cancers cutanés font partie des « 40 % de cancers évitables ».
En cas d'exposition au soleil, l'utilisation de crème solaire est indispensable et à renouveler toutes les deux heures, mais même les produits solaires les plus efficaces - indice 50 - ne filtrent pas la totalité des UV. La protection doit être multiple : porter des vêtements avec un tissage serré ou traités anti-UV, un chapeau à larges bords, des lunettes de soleil, éviter l'exposition aux heures les plus chaudes. « Votre peau, c'est votre vie, insiste Yannick Neuder. Vous n'en avez qu'une, ne la sacrifiez pas pour 30 secondes de buzz. »
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