Après un vif débat, les députés ont voté mercredi, en commission des Affaires sociales, l'extension à 11 vaccins obligatoires pour les jeunes enfants. La mesure devra être revotée dans l'hémicycle la semaine prochaine.
Le rappel à l'ordre, début octobre, des règles de prise de parole aux élus macronistes par Richard Ferrand, leur chef de file à l'Assemblée nationale, n'a, semble-t-il, pas été entendu. Pourtant directement visée, la députée du Rhône Blandine Brocard a soutenu un amendement de suppression de la mesure, assurant que « le calendrier ne permet pas effectivement de poser un débat serein » sur la vaccination. Le communiste Pierre Dharéville a lui aussi soutenu un amendement de suppression, parce que cette extension à 11 vaccins obligatoires « risque de renforcer la défiance des Français ». Il a également estimé qu'il n'y avait « pas de réponse satisfaisante sur les adjuvants aluminiques » et s'est interrogé sur « la maîtrise de la puissance publique sur la distribution des vaccins face aux laboratoires pharmaceutiques » (lire également notre article « abonné » sur la polémique).
Mais de nombreuses voix se sont élevées au sein de la commission pour retoquer ces amendements et défendre, à l'instar de la députée LREM et médecin Marie Tamarelle-Verhaegue, « un enjeu majeur de santé publique ». Les réponses les plus cinglantes sont attribuées au rapporteur, Olivier Véran, également neurologue. Après avoir rappelé que « le temps de la concertation » avait eu lieu, le neurologue a lâché : « Donnons-nous plus de temps (...) et comptons les personnes qui tombent des suites de maladies infectieuses. » Il a également balayé « le mythe des puissants lobbies qui nous guideraient », soutenu par le député LREM de Charente, Thomas Mesnier, médecin urgentiste. Écœuré par « la désinformation » sur le sujet, ce dernier a évoqué la jeune fille de 16 ans décédée de la rougeole en juin dernier, « ce qui est impensable en France en 2017 ». Enfin, face aux propos du député FN Sébastien Chenu liant la réapparition de certaines maladies avec la politique migratoire de la France, Olivier Véran l'a accusé de « faire le buzz avec des fake news » et d'être à lui seul « un vaccin non atténué contre l'extrême droite ».
Avec l'AFP.
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