Ce 18 mars, industriels, représentants des professionnels de santé et des patients ont été conviés par le gouvernement à une nouvelle réunion sur les pénuries de médicaments. Selon les chiffres évoqués par l’exécutif, les pénuries, ou risques de pénuries, ont diminué en 2024 par rapport à l’année précédente.
Verrait-on enfin une progression dans la lutte contre les pénuries de médicaments, problème qui ne semble cesser de s’aggraver année après année ? Selon le gouvernement en tout cas, « le nombre de ruptures ou de risques de ruptures signalé à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en 2024 apparaît en diminution par rapport à l’année précédente ». En tout, le gendarme du médicament a reçu 3 825 déclarations de ruptures ou de risque de ruptures en 2024 contre 4 925 l’année précédente. L’exécutif en convient toutefois, « la disponibilité en pharmacie de plusieurs médicaments antibiotiques est restée hétérogène avec des disparités régionales notables ».
Des progrès ont donc été observés au cours des dernières semaines, même si les pharmaciens ne les ont pas tous perçus, référence ici à un récent sondage de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) auquel avaient répondu 3 100 pharmaciens. Selon cette consultation, 55 % des pharmaciens affirmaient que la situation des pénuries de médicaments s’était détériorée, voire nettement aggravée, depuis début 2024. « Pour les molécules de l’hiver cela va mieux, nous avons pu notamment mettre fin au contingentement pour l’amoxicilline, admet Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. Pour le reste, les ruptures ne cessent de s’aggraver. Si je regarde ce mardi 18 mars dans ma pharmacie, je n’ai pas de Pyostacine ni de sertraline. Trulicity, Tercian ou Praluent sont aussi en rupture, pour ne citer qu’eux », liste-t-il, sans oublier de rappeler l’exemple récent de la quétiapine.
Le gouvernement, lui, mentionne quelques-unes des raisons qui expliquent la baisse du nombre de ruptures en 2024. La mise en place du plan hivernal pour la saison 2024-2025, qui a permis « une surveillance accrue des médicaments les plus à risque de tension », la parution d’un décret autorisant certaines pharmacies hospitalières habilitées « à produire des médicaments en cas de rupture prolongée du fournisseur » et enfin la possibilité donnée aux pharmaciens de ville de réaliser des TROD cystite ou angine, dispositifs qui permettent de réduire la quantité d’antibiotiques délivrés. Le gouvernement n’oublie pas de rappeler que la LFSS 2025 prévoit d’autres mesures de lutte contre les ruptures. « Il est ainsi prévu de rendre obligatoire le remplissage d’un système d’information partagé, destiné à améliorer la visibilité sur la disponibilité des médicaments détenus par les différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement et de distribution, met en avant l’exécutif. En renforçant, la fiabilité des informations dans ce domaine, ce dispositif vise à renforcer le dialogue entre les parties prenantes (prescripteurs, pharmaciens d’officine, pouvoirs publics et patients) dans un objectif de lutte contre la pénurie des médicaments en France. »
Enfin, le ministre de la Santé Yannick Neuder, et le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, ont profité de cette réunion pour annoncer le lancement d’une feuille de route sur les dispositifs médicaux hospitaliers, qui connaissent eux aussi des ruptures, un an après celle sur la disponibilité des médicaments.
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