Suivies par Olivier Véran, les recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur les masques en tissu engendrent, comme on pouvait s'y attendre, un débat qui pourrait bien être sans fin. Quand des voix s'élèvent pour déplorer un changement de doctrine dénué de preuve scientifique, d'autres appellent désormais à imposer les masques FFP2 dans certains lieux publics.
Comme le révèle « Le Quotidien du médecin », le collectif C19, présidé par le Dr Sarrazin, et l'association « Victimes Coronavirus France », défendue par Me Di Vizio, ont en effet déposé un référé devant le Conseil d'État afin « de rendre le masque FFP2 obligatoire dans les transports en commun ». Selon les initiateurs de ce référé, une telle mesure permettrait ni plus ni moins « d'éviter un nouveau confinement » dont les conséquences risquent « d'être fatales tant sur le plan humain qu'économique », précisent-ils. « Il est donc urgent de généraliser le masque FFP2 dans les lieux de forte interaction sociale, comme les transports en commun, quitte à aider les plus précaires à s'en procurer ou en distribuer à la population », ajoute Me Di Vizio.
Depuis que le ministre de la Santé a officiellement déconseillé l'utilisation des masques en tissu faits maison et de ceux ayant un pouvoir de filtration de 70 % (catégorie 2), les prises de position se multiplient, dénonçant soit une mesure insuffisante, soit au contraire une prise de position excessive et contre-productive. Dans un communiqué, l'Académie nationale de médecine a notamment jugé avec une certaine sévérité la prise de position du HCSP sur laquelle s'est appuyé Olivier Véran. « Le renforcement proposé par le HCSP relève d'un principe de précaution que justifie le risque d'une reprise épidémique, mais il manque de preuve scientifique, regrette l'Académie. Variant ou non, le SARS-CoV-2 utilise les mêmes voies de transmission avec la même aptitude à franchir les masques faciaux. L'efficacité des masques "grand public" n'a jamais été prise en défaut dès lors qu'ils sont correctement portés », soulignent les Sages. « Un tel changement des recommandations concernant une pratique avec laquelle l'ensemble de la population avait réussi à se familiariser risque de susciter de l'incompréhension et de raviver les doutes sur le bien-fondé des préconisations officielles », redoute également l'Académie.
Alors que la France comme l'Allemagne ont décidé de réajuster leur position sur les masques à cause de l'émergence des nouveaux variants plus contagieux du SARS-CoV-2, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a elle aussi exprimé ses réserves quant à la pertinence de ce choix. « Si les pays sont libres de prendre les mesures qu'ils estiment nécessaires (...) aucune indication ne suggère que le mode de transmission aurait changé (avec les nouveaux variants), rappelle l'OMS, qui estime toujours que les masques en tissu peuvent être utilisés par toutes les personnes âgées de moins de 60 ans qui ne présentent pas de problèmes de santé particuliers. »
Invité de « France Info », Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) estime, lui, que le « respect des conditions d'utilisation » des masques reste le plus important. « Si la population voulait utiliser des FFP2, ils manqueraient à nos soignants qui en ont besoin », a-t-il tenu à rappeler.
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