La lutte contre la désinformation en santé doit être « une priorité stratégique », selon Yannick Neuder, ministre de la Santé, qui détaille un plan d’attaque en quatre axes impliquant les professionnels de santé, mais pas que.
Dans un contexte marqué par la montée des discours complotistes, par la défiance envers la vaccination ou la remise en cause des médicaments, le ministre de la Santé Yannick Neuder veut « faire de la défense de la science une politique publique à part entière », a-t-il annoncé lors du colloque « Lutte contre l’obscurantisme et la désinformation en santé » organisé dans son ministère le 18 avril. « La désinformation nuit gravement à la santé et dans le monde médical, elle peut tuer », rappelle le ministre qui « souhaite que cela soit le Jour 1 de la guerre contre la désinformation ». Et il y a du travail, vu les récentes déclarations venant de l’administration Trump.
Son plan se découpe en quatre axes, laissant un rôle important, entre autres, aux professionnels de santé car « l’État ne peut agir seul ». « Je vais réinsister sur la nécessité d'avoir des démarches rationnelles, que ce soit en ville, à l'hôpital, ou dans ce ministère », prévient le ministre.
Il est tout d’abord question de créer un observatoire national pour mutualiser l’ensemble des efforts de veille déjà effectué par les universités, les médias, les influenceurs et les agences de santé. Sans « méga moyens » ni « méga personnels », Yannick Neuder veut créer « un outil efficace pour agréger les données sur la désinformation ».
La lutte ne peut passer que par l’implication des plateformes numériques, dont il faut renforcer la responsabilisation. Un cadre européen existe avec le « Digital service act ». Applicable depuis février 2024, « il est très peu mis en place », constate Yannick Neuder, qui a dans le viseur les géants américains qui réduisent leur modération.
Le troisième axe est de faire émerger et d’ancrer une « culture scientifique généralisée » avec un programme national d’éducation critique en santé. Il concerne les élèves de France, en lien avec ministère de l’Éducation nationale, mais aussi les professionnels de santé et les étudiants, et pourquoi pas, tous les Français ? Il s’agirait d’un « contenu gratuit, par exemple sous forme de Mooc, avec des relais d’opinion (scientifiques, membres d’association…) », explique le ministre. Le premier sujet est tout trouvé : la vaccination : « C’est maintenant qu’il faut organiser la campagne de vaccination contre la grippe de l’automne prochain », insiste Yannick Neuder qui prévoit aussi de relancer, dès septembre, les campagnes de vaccination HPV associées à la vaccination contre les méningocoques. Dans les tuyaux, un projet de « label » pour les informations vérifiées est en réflexion. Il s’agit « d’accréditer un certain nombre d’éditeurs de presse, de mutuelles, de médias, de personnalités qui peuvent être labellisés pour s’assurer que ce qui est dit est bien conforme avec un niveau de sécurité scientifique validé », explique encore le ministre.
Enfin, le ministère veut créer une « cellule riposte » coordonnée, avec renforcement des outils institutionnels et mise en place d’un système d’alerte rapide comme il existe des « alertes enlèvements ».
Les enjeux sont de taille : il s’agit « de résister aux tentations obscurantistes et surtout, aux tentations populistes qui animent beaucoup notre pays », conclut Yannick Neuder.
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