L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lance une alerte suite à des cas d’intoxications volontaires au paracétamol rapportés par les médias. Elle rappelle notamment aux pharmaciens qu’ils ne doivent pas dispenser de médicaments aux mineurs, sauf exception, et leur demande de refuser toute délivrance de paracétamol à des enfants ou à des adolescents.
Le 12 février, cinq adolescents ont été pris en charge par le service des urgences d’un hôpital de Montauban (Tarn-et-Garonne) en l’espace de 36 heures, comme le rapporte « La Dépêche du Midi ». Tous ont été hospitalisés pour la même raison : une intoxication massive au paracétamol alors qu’aucun d’entre eux ne présentait d’antécédents. Selon l’agence régionale de santé d’Occitanie, l’un des adolescents hospitalisés a admis avoir participé à un défi aussi stupide que dangereux : le « Paracétamol challenge ». Comme son nom le laisse supposer, ce « défi », qui serait né aux États-Unis, consiste à consommer la quantité la plus importante possible de paracétamol, le grand gagnant étant celui ou celle qui restera le plus longtemps à l’hôpital… À en croire certains médias, le « Paracétamol challenge » serait devenu viral sur les réseaux sociaux, information contredite par d’autres sources… Challenge ou pas, l’intoxication volontaire au paracétamol est un phénomène qui, lui, est bien réel et n’a pas été découvert cette année. Selon des chiffres du centre antipoison de Nancy (Meurthe-et-Moselle), le nombre de cas d’intoxications volontaires par ingestion de paracétamol dans un contexte suicidaire chez les moins de 18 ans avait ainsi doublé entre 2019 et 2022.
Alertée par ce cas survenu à Montauban et par d’autres signalements récents, l’ANSM a jugé nécessaire d’alerter de nouveau patients et professionnels de santé sur les risques liés à une consommation excessive de paracétamol, soit « des lésions graves du foie, irréversibles dans certains cas, pouvant nécessiter le recours à une greffe du foie » mais aussi des lésions des reins ou du pancréas. L’agence demande notamment aux pharmaciens de « ne pas délivrer de boîtes de paracétamol à des enfants ou adolescents » et rappelle plus généralement que « sauf exceptions autorisées par la loi, la dispensation de médicaments aux mineurs n’est pas autorisée ». La vigilance des officinaux ne saurait toutefois suffire. Cet été le Comité scientifique permanent « Interface avec le réseau de toxicovigilance » de l’ANSM avait été interrogé par cette dernière sur la possibilité d’interdire la délivrance de paracétamol sans prescription chez les mineurs, en particulier pour les 10-15 ans. Le Comité avait alors émis un avis défavorable, rappelant premièrement que « les médicaments utilisés dans la grande majorité des intoxications volontaires chez les mineurs sont ceux présents dans la pharmacie familiale ». De plus, cette instance redoutait que les jeunes ne se tournent vers d’autres produits encore plus dangereux et rappelait que les restrictions de délivrance du paracétamol pendant la période du Covid n’avaient pas contribué à réduire le nombre de cas d’intoxications volontaires. Parce que la plupart des jeunes qui s’intoxiquent se fournissent directement dans la pharmacie familiale, l’ANSM rappelle d’ailleurs aux parents « l’importance de conserver ces médicaments hors de la portée des enfants ».
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