Insolite

Mortel challenge

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Publié le 06/02/2025

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On ne le découvre pas. Sur les réseaux sociaux se côtoient le meilleur et le pire. Mais les nombreux « challenges » qui y prospèrent font clairement partie de la seconde catégorie… Si certains défis, tel le fameux « ice bucket challenge » (geste consistant à se renverser ou se faire renverser un seau d'eau glacée sur la tête) est pratiquement sans conséquence, il n’en va pas de même du nouveau « paracétamol challenge » qui inquiète sérieusement les autorités de santé. Au palmarès des défis stupides et dangereux, celui-ci décroche sans doute la palme ! Très prisé des adolescents, le « paracétamol challenge » consiste en effet à rester le plus longtemps possible à l’hôpital après une ingestion volontaire et massive de comprimés de paracétamol ! Né aux États-Unis, ce « jeu » redoutable vient de faire son apparition en France, porté par les réseaux sociaux et notamment TikTok. Ce sont les autorités belges et les centres antipoisons qui ont lancé l’alerte afin de prévenir les écoles, les parents et les professionnels de santé. Aux USA, il a déjà tué un enfant de 11 ans. On ne vous l’apprendra pas, lorsque les doses maximales recommandées sont dépassées, le paracétamol peut avoir de terribles effets, et notamment des lésions graves du foie pouvant nécessiter une transplantation hépatique. Dans le meilleur des cas, la personne greffée deviendra un patient chronique, contraint à un traitement immunosuppresseur à vie… Dans le pire, la greffe est rejetée et l’espérance de vie du « challenger » réduite comme peau de chagrin… Outre la toxicité hépatique, les médecins rappellent aussi que le surdosage en paracétamol peut impacter les reins, le cerveau et, dans les cas les plus extrêmes, entraîner le décès en seulement quelques heures. Contre les méfaits de cette intoxication, il existe deux antidotes : le premier est l’administration de N-acétylcystéïne (NAC), qui reste utile même 24 heures après l’ingestion, le second, est l’information du public par les professionnels de santé, dont les pharmaciens, sur les bons et mauvais usages du paracétamol… Car l’ignorance et la bêtise peuvent encore tuer.

Didier Doukhan