Depuis le début du mois d’avril et jusqu’au 15 juillet, les pharmaciens réunionnais sont autorisés à vacciner eux-mêmes les patients contre le chikungunya avec le vaccin Ixchiq (Valneva), sur prescription médicale. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) milite désormais pour que l’ensemble de la population de l’île puisse avoir accès à ce traitement.
Dans son dernier avis consacré à la stratégie vaccinale à appliquer contre le chikungunya à la Réunion et à Mayotte, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande que le vaccin Ixchiq soit réservé, « en tenant compte du nombre de doses disponibles à court et à moyen terme », aux personnes à risque de forme grave n’ayant jamais eu d’infection au chikungunya. A ce jour, ont droit à une vaccination prise en charge les personnes de plus de 65 ans présentant des comorbidités et, depuis le 15 avril, les adultes de 18 à 64 ans avec des comorbidités. Les agents de lutte anti-moustique ont eux aussi été ajoutés à la liste des populations éligibles à la vaccination à court terme. Au début du mois, 40 000 doses du vaccin ont été envoyées sur l’île et 50 000 doses supplémentaires doivent arriver dans les prochains jours. En milieu de semaine, seulement 2 500 des 40 000 doses déjà sur place avaient été administrées.
Dès lors, faut-il que les autorités sanitaires autorisent la prise en charge de ce vaccin pour l’ensemble de la population éligible ? (l’autorité sanitaire ne recommande pas l'utilisation du vaccin Ixchiq chez la femme enceinte ni chez les personnes immunodéprimées). Récemment, le vaccin de Valneva vient par exemple d’être autorisé chez les adolescents de plus de 12 ans par la Commission européenne. « Il faut simplifier. Nous allons intervenir en ce sens auprès du ministère et de la HAS, a déclaré ce vendredi le président de la FSPF, Philippe Besset. Il faut que l’ensemble de la population soit éligible. Il faut aider nos confrères sur place à vacciner parce que cette épidémie fait des morts », veut-il rappeler. Selon le dernier bilan de Santé publique France, plus de 27 000 cas de chikungunya ont été officiellement recensés sur l’île depuis début 2025 mais le nombre de cas réels pourrait être proche des 100 000, comme l’a récemment confié le directeur de l’ARS de l’île. Le pic de l’épidémie pourrait être atteint dans les prochains jours. Six décès liés ont par ailleurs été comptabilisés.
Cette semaine, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a également publié des fiches d’information à destination des patients mais aussi des professionnels de santé sur les effets indésirables qui peuvent survenir après une vaccination avec Ixchiq. L’agence demande d’ailleurs aux vaccinateurs de remettre ce document aux personnes qui viennent d’être vaccinées. Elle rappelle enfin que « les personnes recevant le vaccin doivent être surveillées attentivement par un professionnel de santé pendant 15 minutes après l'injection du vaccin en raison d’un risque de malaise et de syncope parfois sans symptômes présyncopaux. »
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