Vaccination en pharmacie

Un nouveau geste à l'officine

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Publié le 26/11/2018
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Début octobre 2017, l’expérimentation de la vaccination à l’officine contre la grippe saisonnière a été lancée dans deux régions pilotes (Auvergne Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine). Cette année, elle a été élargie à deux nouvelles régions : Hauts-de-France et Occitanie.

Population cible

L’expérimentation permet de vacciner les personnes majeures ciblées par les recommandations vaccinales, à l’exception de celles présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure.

Modalités pratiques

La vaccination repose sur le volontariat des pharmaciens, titulaires ou adjoints. Chacun doit envoyer une demande personnelle d’autorisation auprès de l’ARS. L’officine doit ainsi disposer d’un espace de confidentialité accessible depuis l’espace client sans accès possible aux médicaments, avec un point d’eau, un fauteuil et un conteneur DASRI. Sont également à prévoir : une trousse de première urgence et un poste informatique pour l’accès à la plateforme de l’ordre national des pharmaciens. Cette dernière permet d’éditer le formulaire de consentement et l’attestation de vaccination, de recueillir les données relatives à chaque acte, de déclarer le bilan d’activité et d’imprimer une affiche pour informer les patients de la participation à l’expérimentation de vaccination.

En pratique, le pharmacien doit d’abord recueillir par écrit le consentement du patient. Puis, après l’injection (en IM de préférence, ou en SC profonde), il doit le garder en observation 15 minutes. Enfin, il lui délivre une attestation de vaccination contre la grippe saisonnière (avec le nom et le numéro de lot du vaccin administré) et informe son médecin traitant de la réalisation de l’acte.

Objectifs

Cette mesure fait partie de la stratégie nationale de santé établie pour la période 2018-2022. En simplifiant le parcours vaccinal, le but est d’améliorer la couverture de la population (45.6 % des personnes à risques vaccinées en 2017). Cela permettrait de diminuer le nombre de cas de complications et d’hospitalisations (et par conséquent les coûts de prise en charge) mais aussi de décès liés à la grippe (13 000 en 2017).

Premiers retours

Les résultats de la première campagne de vaccination, en 2017, ont été très positifs. La forte mobilisation des pharmaciens d’officine des régions concernées et l’adhésion de la population permettent d’espérer un nouveau succès cette année. L’objectif est de généraliser dès 2019 la vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine.

Rémunération de la campagne d’expérimentation

La rémunération de l’acte pour chaque personne éligible vaccinée est accordée par l’ARS, à la fin de la campagne nationale de vaccination. Y est ajoutée la somme forfaitaire de 100 € par pharmacien participant, ayant réalisé au moins 5 vaccinations au sein de l’officine. Il faut cependant savoir distinguer trois situations :

- Patient avec une prescription médicale pour le vaccin antigrippal : 4,50 €

- Patient avec un bon de prise en charge émis par un organisme d’assurance maladie obligatoire : 6,30 €

- Patient éligible n’ayant ni prescription ni bon de prise en charge : aucune rémunération.

 

Anne-Sophie Leroy

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3476