Un arrêté publié au « Journal officiel » du 28 novembre est venu modifier le cahier des charges relatif à l'extension aux régions Centre-Val de Loire, Corse et Occitanie de l'expérimentation « Osys » portant sur la restructuration du parcours de soins et la dispensation pharmaceutique encadrée.
Une bonne nouvelle. Aussi paradoxal que cela puisse paraître de prime abord. Car, ce cahier des charges, revisité et revu à la baisse puisqu’il ne reste plus que quatre items au lieu de six, n’est autre qu’une victoire pour le dispositif article 51 OSyS (Orientation dans le Système de Soins) et son initiateur, l’association Pharma Système Qualité (PHSQ). En effet, victimes de leur succès et preuves de la réponse pertinente qu’ils offrent en matière d’accès aux soins non programmés, deux de ses items historiques, la cystite et l’odynophagie, sont aujourd’hui entrés dans le droit commun par arrêté du 17 juin 2024. Depuis cette date, sur l’ensemble du territoire, tout pharmacien peut prendre en charge ces deux maux dits du quotidien.
Faire entrer le premier recours « en bloc »
Néanmoins, annonce Martine Costedoat, directrice générale de PHSQ, la prise en charge de la cystite et de l’odynophagie continuera jusqu’à la fin de l’année d’être incluse dans le dispositif OSyS qu’ont intégré en début d’année quelque 200 pharmaciens de trois autres régions (Corse, Centre Val de Loire et Occitanie) en complément de la Bretagne. Et ce, précise-t-elle, à des fins d’évaluation « afin de disposer de données fiables sur les six missions ». En effet, le compte rendu final de l’expérimentation OSyS, qui a enregistré à fin novembre 8 000 « triages » de patients en pharmacie, sera rendu au printemps et transmis à la cellule d’évaluation du ministère.
D’aucuns souhaiteraient d’ores et déjà voir d’autres missions OSyS entrer dans le droit commun. Martine Costedoat estime quant à elle que c’est « en bloc » que ce rôle du pharmacien dans le premier recours doit s’inscrire dans les pratiques officinales. Le scinder étage par étage serait l’empêcher de rentrer de plain-pied dans l’officine et le dépouiller de sa force symbolique, en quelque sorte. Car le projet est bel et bien, une fois l’évaluation finalisée, d’entrer dans une phase de transition au cours de laquelle des réflexions seront menées pour offrir un cadre législatif aux soins de premiers recours en officine. PHSQ, qui bénéficie de l’encadrement et du soutien de l’équipe « Articles 51 » du ministère sera associé à la réflexion. La volonté politique déterminera in fine la poursuite de cette aventure à l’échelle nationale. Martine Costedoat, cependant, se veut optimiste : « OSyS a déjà prouvé qu’il pouvait être dupliqué depuis un an avec le même protocole et les mêmes outils numériques. Nous consolidons actuellement les résultats mais, mis à part quelques variations saisonnières- ils sont homogènes sur l’ensemble de ces quatre régions. » Autant de raisons de croire, qu’à moyen terme, la prise en charge de la conjonctivite, des brûlures du premier degré, des piqûres de tiques et des plaies appartiendront au quotidien de l’exercice officinal.
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