Bien qu'elle soit déjà disponible, la prescription électronique, qui vise à dématérialiser l'ordonnance, ne sera généralisée en France que d'ici fin 2024-début 2025. Mesure phare du « Ségur du numérique en santé », l'e-prescription était originellement attendue à l'horizon 2020, puis 2022, avant d'être finalement repoussée par l’ordonnance 2020-1408 du 18 novembre 2020, qui évoquait la généralisation de son obligation « au plus tard » au 31 décembre 2024, puis janvier 2025, auprès de tous les professionnels de santé (médecins, pharmaciens, kinés, infirmières…). La promesse sera-t-elle tenue ?
Rien n'est moins sûr. Certes, l'e-prescription est techniquement opérationnelle depuis le 28 avril 2023, date limite pour la mise à jour Ségur des logiciels métiers nécessaires à son fonctionnement. Mais actuellement, sur les 43 logiciels autorisés « ordonnance numérique » (dont 9 pharmaciens) et 30 référencés Ségur (dont 8 pharmaciens), 7 logiciels (dont LGPI et Léo) seulement sont autorisés à se déployer. Si 9 pharmaciens sur 10 sont équipés de logiciels en voie de référencement, ils restent encore tributaires des médecins. Or, sur les 226 000 médecins français, moins de 10 000 ont déjà réalisé au moins une ordonnance numérique. Loin des objectifs initiaux des pouvoirs publics, qui visent à ce que les professionnels de santé de ville réalisent 70 % des délivrances sur la base d’ordonnances numériques en 2024.
Les facultés de pharmacie, toutefois, refusent d'être prises par surprises. Ainsi, l'enseignement de la santé numérique (données de santé, télésanté, outils numériques en santé, cybersécurité, communication en santé) entrera en application à la rentrée 2024 dans les facultés de pharmacie et de médecine. De quoi rendre les étudiants rapidement opérationnels, et s'assurer que l'e-prescription ne reste pas au point mort avant même d'avoir véritablement commencé.
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