La première session de commande de vaccins contre le Covid-19 s’ouvre ce lundi 22 septembre. Mais sur le terrain, des pharmaciens appellent au boycott des commandes pour faire pression sur les autorités, dans le but de supprimer l’arrêté réduisant les remises génériques. Qu’il soit suivi ou non, l’appel montre que la colère des confrères commence à déborder.
Après la grève du 18 septembre pour la suppression de l’arrêté du 4 août baissant le plafond des remises sur les génériques, la mobilisation des officinaux n’est pas retombée. Sur les réseaux sociaux, les pharmaciens de terrain veulent passer « à l’offensive » et appellent à ne pas commander de doses de vaccin Covid-19 « ce lundi et ce mardi », pour la première session de commande sur le portail de Santé publique France (22 et 23 septembre). « Le but de cette manœuvre est de mettre la pression au gouvernement qui doit nous rendre sa réponse vendredi », peut-on lire sur les réseaux sociaux depuis ce week-end. Les appels au boycott proviennent de la France entière. « Ça va vite paniquer dès mardi soir à la clôture des commandes », expriment des pharmaciens. « De toute façon, en commandant dans sept jours, on sera largement dans les temps pour démarrer la campagne de vaccination », lit-on encore. La campagne de vaccination grippe/Covid-19 commence en effet le 14 octobre, sauf contrordre de la direction générale de la santé (DGS) si la circulation du SARS-CoV-2 s’intensifie.
« Les présidents locaux sont débordés par la base. Depuis vendredi soir, ce mouvement a été lancé sur les réseaux. Ça part de partout », constate Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Mais « nous avons déposé un ultimatum au gouvernement jusqu’à la fin de la semaine et nous sommes conscients de la situation internationale », rappelle Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), toujours dans l’attente d’un retour des autorités. « Nous avons un contact positif avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, néanmoins il n’y a rien d’officiel pour l’instant », poursuit-il.
Lors de la préparation du mouvement de mobilisation il y a plusieurs semaines, l’intersyndicale réunissant l’ensemble des représentants de la profession veillait à ne pas engager d’actions qui iraient à l’encontre du patient et de la santé publique. « Aujourd’hui, nous bénéficions d’un fort soutien des élus et si on l’a, c’est parce qu’on a le soutien des patients, il ne faut pas l’oublier », salue Pierre-Olivier Variot. « L’épidémie de Covid-19 arrive, il va falloir éventuellement avancer le début de la campagne de vaccination », ajoute Philippe Besset, qui ne veut pas « d’actions inconsidérées ».
L’intersyndicale se réunit mercredi 24 septembre pour décider de la suite du mouvement. Les commandes de vaccins Covid-19 sont ouvertes jusqu’à mardi 23 septembre, 23 heures. Le gouvernement a jusqu’à la fin de la semaine pour agir contre la baisse du plafond sur les remises génériques.
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