Sénatrice (LR) de la Charente-Maritime et pharmacienne de profession, Corinne Imbert a déposé le 30 juillet une proposition de loi visant à réformer les études de santé. Elle soutient notamment l’idée d’expérimenter l'admission directe d'étudiants en premier cycle de pharmacie par Parcoursup.
Des places vacantes ces dernières années dans les facs de pharmacie, un système incroyablement complexe, des étudiants qui partent se former à l’étranger… la mise en place de la réforme de l’accès aux études de santé en France présente de « nombreux dysfonctionnements », comme le montrent deux rapports publiés par la sénatrice centriste Sonia de La Provôté, lesquels ont démontré « une grande disparité de situations entre universités ». Plus récemment, en décembre 2024, un rapport de la Cour des comptes demandé par la commission des affaires sociales du Sénat, recommandait également « de faire évoluer ce dispositif d'accès, jugé illisible, qui n'a pas permis de diversifier les profils recrutés ni d'améliorer suffisamment la réussite des candidats ou leur progression dans les études ».
Des rapports sur lesquels la sénatrice Corinne Imbert s’appuie aujourd’hui pour défendre sa proposition de loi relative aux formations en santé, déposée le 30 juillet. « L'organisation des études de santé présente d'importantes lacunes, qui risquent d'amoindrir leur attractivité », avertit la sénatrice qui, en tant que pharmacienne de profession, n’a pu que déplorer le nombre important de places vacantes dans les amphis de pharmacie en 2022 (plus de 1 000 places vacantes) et en 2023 (environ 500 places non pourvues). Si la situation s’est un peu améliorée depuis, la pharmacie souffre toujours d’un problème d’attractivité et des difficultés de recrutement sont déjà observées aujourd’hui. Parce que trop d’étudiants attirés par la pharmacie au lycée ne parviennent pas ensuite à accéder à cette filière du fait de la complexité actuelle du système d’accès à ces études, Corinne Imbert reprend une mesure notamment souhaitée par le président de la conférence des doyens de pharmacie, mais pas par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) : « autoriser, à titre expérimental pour une durée de 5 ans, l'admission directe d'étudiants en premier cycle de pharmacie par Parcoursup ». Autre expérimentation défendue dans la proposition de loi, celle des options santé dans les lycées de zones sous-denses, ceci afin « d’améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels ».
Le texte défendu par Corinne Imbert entend également améliorer les conditions de stage des étudiants en santé, notamment ceux inscrits en pharmacie. Il soutient en particulier la création de « quatre statuts homogènes applicables aux maîtres de stage des universités en médecine, en odontologie, en pharmacie et en maïeutique. Ces maîtres de stage devront avoir suivi une formation préalable nécessaire à leur agrément. Ils percevront une rémunération en contrepartie de l'accueil des étudiants », précise l’un des articles de la PPL.
La proposition de loi de Corinne Imbert vise plus généralement à « améliorer le dispositif d'accès aux études de santé en diversifiant le recrutement et en répondant aux principales critiques adressées au système PASS-LAS ». Comment ? En instaurant « une voie unique d'accès, consistant en une formation universitaire de licence qui comporte, en première année, une majorité d'enseignements relevant du domaine de la santé. » Ce qui signifierait donc la fin du système PASS/LAS en vigueur aujourd’hui. Pour favoriser un recrutement de proximité, la sénatrice reprend également une idée souvent évoquée ces derniers temps : « l'organisation par les universités d'une première année de cette voie unique dans chaque département ».
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