Le Quotidien du pharmacien.- Un accès direct pour un contingent d’élèves sélectionnés sur Parcoursup : est-ce la solution numéro 1 pour mettre fin au problème des places vacantes dans les amphis de pharmacie ?
Vincent Lisowski.- Il faut impérativement lutter contre cette hiérarchisation des filières de santé, qui existait à l’époque de la PACES et perdure depuis la réforme. L’idée ce n’est pas de revenir à ce qui se faisait jusqu’aux années 2000 avec une première année propre pour chaque filière. Ce que nous voulons, c’est offrir une voie directe aux néo-bacheliers qui veulent venir en pharmacie et leur épargner ainsi cette sélection drastique et douloureuse qui existe en première année. Ce mode de recrutement viendrait en complément du système actuel, avec une répartition entre les deux qui serait à définir. Le problème des places vacantes se résorbe au fil des années sans toutefois régler le problème majeur du choix par défaut de notre filière par une majorité d'étudiants. Parmi les diplômés en pharmacie tous n’exercent pas ensuite, certains se réorientent vers d’autres métiers via les passerelles. Pour la pharmacie dans son ensemble, pas uniquement l’officine, l’évolution démographique est préoccupante pour les années à venir et nous nous devons de recruter suffisamment d’étudiants engagés.
Comprenez-vous la position des fédérations d’étudiants en santé, qui sont opposées à cette idée ?
La réaction épidermique des étudiants en santé par rapport à cette proposition a créé chez les doyens une forme d’incompréhension. Nous ne proposons pas un retour en arrière, il ne serait d’ailleurs pas impossible d’imaginer par exemple la mise en place d’enseignements communs en première année. L’ANEPF, notamment, dit que les lycéens ne connaissent pas nos métiers mais chaque année, lors des salons étudiants, nous parlons avec des jeunes qui verbalisent leur envie de venir en pharmacie.
Avez-vous bon espoir que votre proposition soit retenue et que la réforme de l’accès aux études de santé soit amendée dans le sens des préconisations de la Cour des comptes ?
La Cour des comptes propose des mesures mais ce ne sont pas des injonctions à les appliquer, il faut le rappeler. Suis-je optimiste ? Je ne sais pas, mais je suis en tout cas déterminé à défendre cette proposition, qui suscite un accueil très positif chez la majorité des représentants de la profession. La pharmacie a beaucoup souffert depuis la mise en place de la réforme et nous ne pouvons pas faire comme s’il ne s’était rien passé. Quant à la réforme dans son ensemble, sa mise en place a été très douloureuse pour les universités mais le système se stabilise peu à peu. Maintenant, il faut améliorer ce qui fonctionne mal et résoudre le problème des filières qui, comme la nôtre, sont en difficulté.
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