Aujourd’hui, près d’un étudiant en pharmacie sur deux doit travailler pour financer son cursus. L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) plaide pour une réforme structurelle des bourses étudiantes, une promesse faite en 2022 par le président de la République mais qui attend toujours d’être concrétisée.
Les chiffres publiés par l’ANEPF dans le cadre de son Grand entretien 3.0 attestent de la précarité financière à laquelle sont confrontés de nombreux étudiants en pharmacie. Plus de 42 % d’entre eux travaillent pour financer leurs études, près d’un tiers a déjà renoncé à des soins et environ la moitié a déjà été dans l’impossibilité de chauffer son appartement faute de moyens suffisants. « Étudier est un luxe aujourd’hui. C’est compliqué de joindre les deux bouts tout en me disant que si je n’avais pas économisé 30 000 euros en travaillant pendant deux ans de nuit avant de reprendre mes études, je n’aurais jamais pu réaliser ce rêve de devenir docteur. Aujourd’hui je vis grâce à mes économies et je me demande comment je vais réussir à tenir encore 3 ans », témoigne ainsi une étudiante en 4e année de pharmacie à Toulouse. Si autant d’étudiants se trouvent aujourd’hui en difficulté sur le plan financier, c’est notamment à cause du système actuel des bourses étudiantes, dénonce l’ANEPF. L’association regrette en particulier le fait que ces aides ne soient pas attribuées selon le revenu réel de l’étudiant.
L’ANEPF propose donc plusieurs mesures pour réformer en profondeur le système des bourses et lutter ainsi contre la précarité étudiante. Elle demande premièrement « l’élargissement du nombre de boursiers avec un objectif direct d’un million d’étudiants bénéficiaires ». Elle suggère également d’indexer les plafonds d’accès aux bourses sur le SMIC. « En 2021, 720 000 étudiants bénéficiaient de bourses alors qu’à la rentrée 2023 ils n’étaient que 665 000. Pour empêcher cet effet d’éviction, il est nécessaire d’indexer le barème des bourses sur le SMIC. De même, pour maintenir le pouvoir d’achat du public étudiant, les montants des bourses doivent être indexés sur l’inflation », argumente l’ANEPF. Autres revendications portées par l’association : « ouvrir les bourses aux étudiants extra-communautaires et doctorants non financés » et plus globalement, faire en sorte que la bourse « soit accessible à toutes et tous. L’État doit garantir à chaque étudiant de vivre au-dessus du seuil de pauvreté, avec des ressources a minima supérieures à 50 % du revenu médian, via un apport compensatoire selon les ressources initiales de l’étudiant », expose l’ANEPF.
La révision du système des bourses étudiantes figurait parmi les promesses de campagne d’Emmanuel Macron en 2022. Plus récemment, le ministre délégué de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a également « appelé de ses vœux » une réforme des bourses « sur critères sociaux ». Cette réforme structurelle, annoncée pour septembre 2025 a été reportée à la rentrée 2026. L’ANEPF demande donc aujourd’hui de gouvernement de tenir ses promesses pour que les étudiants en pharmacie puissent « étudier dignement quelle que soit leur situation économique et sociale ».
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