À partir du 1er juin, sauf nouveau report, la prise en charge des analogues du GLP-1 (Ozempic, Trulicity, Victoza) sera obligatoirement conditionnée à la présentation, par le patient, d’un formulaire spécifique rempli par le médecin. Ce dispositif de contrôle, déjà en vigueur mais sans contrôle de l’assurance-maladie pour le moment, peine à entrer dans les mœurs. Les pharmaciens risquent bien d’avoir des situations compliquées à gérer une fois la date butoir passée…
Au mois d’avril, 715 000 délivrances d’analogues du GLP-1 ont été comptabilisées en officine selon des chiffres donnés ce vendredi par le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset. Sur ce total, « il y a eu seulement 287 000 code actes PRR associés, soit moins de la moitié. Cela donne une idée de la catastrophe qui s’annonce », commente-t-il. Un chiffre qui illustre en effet à quel point le dispositif de contrôle imaginé par l’assurance-maladie pour limiter les prescriptions injustifiées d’analogues du GLP-1 peine à être appliqué sur le terrain. Pour rappel, le formulaire rempli par le médecin, et qui conditionne la prise en charge pour le patient, est valable à vie. Le pharmacien, une fois qu’il l’a reçu, n’a plus qu’à l’archiver dans l’historique du patient. En revanche, les officinaux doivent entrer le code acte PRR à chaque dispensation. Dès lors, pourquoi aussi peu de dispensations d’Ozempic, Trulicity et autre Victoza sont associées à un code acte « PRR » pour le moment ? « Beaucoup de médecins refusent de remplir le formulaire ou oublient de le faire. Il y a aussi des ordonnances renouvelables qui ne sont pas encore expirées », commence par expliquer Philippe Besset. « Peut-être que certains confrères oublient de mettre le code acte « PRR » mais je pense que, le plus souvent, ils ne disposent pas du formulaire et ne peuvent tout simplement pas mettre ce code acte. »
À un peu plus d’une semaine de la mise en œuvre obligatoire et systématique de ce dispositif, déjà reportée deux fois, un tableau semble se dessiner. Sans formulaire de leur médecin, des patients diabétiques risquent de se présenter au comptoir et vont y apprendre qu’ils ne peuvent avoir droit à une prise en charge pour leur traitement. Une seule solution alors pour ne pas repartir les mains vides, accepter de payer les médicaments de sa poche. Une situation susceptible de générer des tensions entre les pharmaciens et leurs patients, d’autant plus que les syndicats de médecins, farouchement opposés à cette contrainte administrative, ne semblent pas prêts à changer de position. « J’ai remonté cette situation à l’assurance-maladie et au ministère de la Santé », explique Philippe Besset, qui ne serait pas contre un nouveau report de cette mesure. Une hypothèse plausible. Cette possibilité sera en tout cas évoquée lors d’un rendez-vous prévu mardi avec le cabinet de la ministre de la Santé. « Ce que l’on demande surtout c’est que ce dispositif soit remplacé par l’ordonnance numérique et uniquement par cela, c’est ce que l’on demande depuis toujours », conclut le président de la FSPF, qui appelle à accélérer le déploiement de cet outil.
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