Les deux pharmaciens corréziens condamnés par leur conseil régional à la fin du mois d’avril pour avoir pratiqué la dispensation à l’unité (DAU) ont partagé une lettre ouverte sur LinkedIn, dans laquelle ils reviennent sur les raisons qui, selon eux, justifient le recours à cette pratique et annoncent par la même occasion faire appel de cette décision.
« Nous faisons appel de cette décision anachronique. » Tel qu’ils l’avaient promis à l’annonce de leur condamnation, les deux titulaires interdits d’exercer pour avoir dispensé des médicaments à l’unité « sortent du silence » et contestent une décision qu’ils qualifient d’« inique ». Dans une lettre ouverte publiée par Antoine Prioux sur le réseau social LinkedIn et cosignée par sa consœur Eliza Castagné, les deux pharmaciens annoncent l’ouverture d’une pétition de soutien en leur faveur et justifient les actes qui les ont conduits à cette condamnation. Pour rappel, le Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Nouvelle-Aquitaine (CROP-NA) a prononcé une sanction de 6 mois d’interdiction d’exercer dont 4 avec sursis à leur encontre, pour avoir pratiqué la dispensation à l’unité (DAU) de médicaments hors cadre réglementaire. Des faits que les deux Corréziens assument, mais qu’ils considèrent avoir été pris comme mesure « contre les pénuries, le gaspillage, l’antibiorésistance et les accidents », soutenant que « le véritable danger ne réside pas dans la DAU elle-même, mais bien au contraire dans les dérives qu’elle cherche à prévenir. » Selon eux, la DAU aurait notamment permis « d’éviter une rupture d’accès aux soins dans un territoire déjà sous tensions ».
Par ailleurs, les deux titulaires questionnent la légitimité du jugement prononcé à leur encontre, dans un contexte où les évolutions réglementaires et les orientations institutionnelles tendent aujourd’hui à autoriser cette pratique. Une prise de position clivante, puisque les Sages de l’Académie de pharmacie, eux, s’y opposent. Conscient de la controverse que suscitent à la fois leur prise de position et leur condamnation, Eliza Castagné et Antoine Prioux expliquent être, par leur mode d’exercice de la pharmacie, désireux d’interroger les pratiques actuelles autant que d’initier « la bifurcation du système de santé vers une économie sociale, solidaire et écologique, au service du bien commun des populations les plus vulnérables ».
Plateau de Millevaches
Dispensation à l’unité : les pharmaciens condamnés font appel
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Publié le 13/05/2025
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Crédit photo : GARO/PHANIE
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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