Face à une campagne de dénigrement contre la vaccination à l’officine, menée par la présidente d’un syndicat d’infirmiers sur les réseaux sociaux, l’Union des syndicats de pharmaciens d'officine porte plainte auprès de l’Ordre national des pharmaciens.Entre le 11 et le 16 novembre 2025, en pleine discussion du PLFSS, la présidente de Convergence Infirmière, un syndicat d’infirmières et d’infirmiers libéraux, a mené une campagne contre la vaccination en officine. Chaque jour, Ghislaine Sicre a publié sur le réseau social X de longs tweets agrémentés de témoignages anonymes et de photos non sourcées, qui seraient soi-disant rapportés par des infirmiers dénonçant les erreurs de vaccination des officinaux. Cette « campagne de dénigrement de la profession par d’autres professionnels de santé », a fait réagir l’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Le syndicat a fait savoir, le 21 novembre, qu’il portait plainte auprès de l’Ordre national des pharmaciens.
Les témoignages diffusés par Ghislaine Sicre, ni sourcés ni authentifiés, dressaient un tableau dramatique de la vaccination en officine : « La pharmacienne a demandé à un patient d’apprendre à se piquer lui-même », « les pharmaciens vaccinent à tour de bras sans se demander si les patients ont déjà une IDEL », « ils ouvrent l’emballage avant de poser toute question au patient », « j’ai récupéré le bon vaccinal d’une patiente, le pharmacien l’a quand même vaccinée »… Principaux griefs exprimés : la « captation des patients » dans une logique commerciale pour faire tourner « une machine à fric » ; des démarches insistantes pour « forcer la main » aux patients allant jusqu’à aller vacciner dans des établissement médico-social, ainsi qu’un manque de compétence technique. Ghislaine Sicre ainsi publié la photo d’un bras, avec une plaie infectée de 3 cm de diamètre, non authentifiée.
Des propos « dilatoires » inacceptables
« Ces agissements portent atteinte d’une part, à la légitimité des missions de santé publique assurées par les pharmaciens et d’autre part, à leur statut de professionnel de santé déontologiquement responsable », estime l’USPO dans un communiqué. « La santé de nos concitoyens mérite d’être mieux traitée que par des propos dilatoires néfastes à l’égard des actions et messages de santé publique que les pharmaciens se sont toujours engagés à défendre quotidiennement. » L’USPO, syndicat présidé par Pierre-Olivier Variot, a décidé de porter plainte auprès de l’Ordre national des pharmaciens pour signaler, dénoncer et faire condamner « ces propos tapageurs inacceptables pour la profession ».
Valérie Ollier-de Lécluse, présidente du Syndicat général des pharmaciens des Bouches-du-Rhône (FSPF) et de la Fédération méditerranéenne pharmaciens FSPF (FEDMED), ayant estimé que les propos de la responsable du syndicat infirmier étaient diffamatoires, dépose elle aussi plainte de son côté. « Le problème n'est pas d'être en désaccord, mais d'être insultant, condamne la pharmacienne. D'autant que les statuts de son syndicat se déclarent en faveur de l'interprofessionnalité… »
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