Avec l’arrivée de l’automne, les intoxications dues à des champignons ramassés dans la nature augmentent, selon un premier bilan de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
Environ 500 intoxications liées à la cueillette et à la consommation de champignons ont été recensées depuis le 1er juillet 2025 par les centres antipoison. Une augmentation nette des cas est observée depuis début septembre et un pic est attendu en octobre. Dans ce contexte, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) rappelle notamment le rôle des pharmaciens pour sécuriser les cueillettes automnales. L’agence sanitaire recommande ainsi de :
- Faire contrôler la récolte de champignons par un pharmacien ou une association de mycologie en cas de doute, y compris pour les champignons donnés par un tiers et, au moindre doute sur l’identification d’un des champignons récoltés, de ne pas consommer la récolte ;
- Ramasser uniquement les champignons parfaitement connus : certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles ;
- Ne jamais donner de champignons cueillis aux jeunes enfants ;
- Ne pas se fier aux applications de reconnaissance sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreurs d’identification ;
- Cuire systématiquement les champignons sauvages au moins 20 minutes avant consommation.
Ces incidents, dont les symptômes observés étaient majoritairement digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées), sont « principalement dus à la confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, à une mauvaise conservation des champignons, à la consommation de spécimens en mauvais état, insuffisamment cuits ou consommés en trop grande quantité », indique l’ANSES. Parmi les assimilations les plus fréquentes survenues l’an passé, figurent celles entre les girolles ou les chanterelles et le clitocybe de l’olivier. Ce dernier entraîne des troubles digestifs pouvant être sévères et causer une déshydratation. Les confusions les plus graves sont généralement liées à l’amanite phalloïde, responsable d’hépatites parfois mortelles, qui peut être confondue avec une coulemelle.
Sur la période du 1er juillet au 31 décembre 2024, 1 363 personnes présentant des symptômes ont contacté un centre antipoison après avoir consommé des champignons en métropole. La plupart des intoxications étaient bénignes avec seulement 3,1 % de forte gravité. Trois décès et trois cas d’insuffisance rénale chronique ont été observés.
Un guide des bonnes pratiques est accessible sur le site de l’ANSES.
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