Coloscopie et adénomectomie constituent des outils essentiels de la lutte contre le cancer colorectal : elles en réduisent l’incidence et, plus encore, elles permettent d’en réduire de moitié la mortalité. Cependant, il est impossible d’y recourir pour un dépistage de ce cancer en population générale et un dépistage de masse est donc indispensable : un test est ainsi proposé tous les deux ans aux sujets de 50 à 74 ans ne présentant pas de facteurs de risque particuliers. 5,1 millions, soit près de 29 % de la population française, a réalisé un tel test en 2019-2020. Ce chiffre est en baisse constante depuis plusieurs années, indépendamment de l’épidémie de Covid, et reste trop faible puisque le seuil au-delà duquel son efficacité serait réelle au plan épidémiologique serait de 50 %.Intégrée depuis 2015 au Programme national de dépistage organisé, la recherche de sang occulte dans les selles par une technique immunologique a remplacé la détection chimique (Hémocult). Elle est plus simple de mise en œuvre pour le patient comme pour le laboratoire (la lecture est aisément automatisée), plus sensible (l’hémoglobine est détectée grâce à des anticorps anti-globine humaine) et très spécifique : elle ne détecte pas l’hémoglobine des viandes animales et ne réagit pas au sang des hémorragies oeso-gastriques car il est digéré. Cette méthode a une sensibilité de plus de 70 % et une spécificité comprise entre 96 % et 98 %. Comme tout test de dépistage, ce test peut générer des faux positifs (0,15 %) : ainsi, dans plus de 90 % des cas, une coloscopie réalisée après un test positif ne révélera pas de lésion cancéreuse. Quoi qu’il en soit, ce test double le nombre de cancers diagnostiqués mais au prix d’une augmentation du nombre de coloscopies pratiquées.Chez le sujet à risque élevé ou très élevé, le dépistage repose sur un examen direct. Une coloscopie est réalisée tous les cinq ans à partir de 45 ans (ou 5 ans avant l’âge qu’avait le parent le plus précocement atteint lors du diagnostic de cancer). Des antécédents de polypose rectocolique familiale imposent d’effectuer un diagnostic oncogénétique dès l’enfance avec suivi par coloscopies dès l’âge de 12 ans ; une colectomie est proposée avant l’âge de 20 ans. Chez un sujet atteint d’un syndrome HNPCC, un diagnostic génétique est posé avec contrôle endoscopique tous les deux ans à partir de 25 ans. Dans ces situations, la chromo coloscopie permet de repérer après coloration les adénomes plans, plus discrets que les adénomes sessiles ou pédiculés.
Dépistage
Publié le 01/03/2022
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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