AU COMPTOIR des officines, il y a des mots - des maux - qu’il vaut mieux parfois dire à voix basse. Non pas qu’ils soient honteux, sales ou inavouables. Simplement, il faut se rendre à l’évidence, l’exercice de la pharmacie touche de temps à autre des sujets sensibles. Ces tabous qui n’en sont pas, nous en avons recensé au moins 10. Des troubles de l’érection au sevrage alcoolique en passant par les situations pénibles du deuil ou d’échecs à répétition chez un couple en désir d’enfant, nombreuses sont les occasions de dialogues chuchotés. L’argent, même, semble indésirable dans les propos de comptoir. Peut-on parler d’argent à l’officine ? Voilà une question qui méritait d’être posée, tant il est vrai que les euros pénètrent toutes les conversations, mêmes les plus pharmaceutiques. Notre enquête montre en tout cas que, même à la pharmacie, les sujets sont nombreux à toucher au porte-monnaie : déremboursements, génériques, concurrence du commerce en ligne… Elle vous éclairera aussi sur un point : si vous n’en parlez pas, ce sont vos clients qui en parleront.
Intimité, sujets sensibles ou personnels, sexualité ou dépendance, vous le constatez tous les jours, le dialogue avec vos clients doit souvent se faire en aparté. Avec cet objectif, l’aménagement d’un espace de confidentialité s’impose comme une nécessité. Mais plus qu’un lieu à équiper, il s’agit plutôt d’une attitude à adopter, nous disent les spécialistes. La lecture de ce dossier devrait finir de vous en convaincre. Au total, pour aborder tous ces sujets brûlants ou intimes, il suffit d’exercer son art avec tact et discrétion. N’est-ce pas là l’une des vertus cardinales de la déontologie pharmaceutique ?