La composition de la flore gastriqueLe microbiote gastrique a longtemps été ignoré au profit de la flore intestinale. En effet, du fait d’un pH bas dans l’estomac, la flore y est bien moins dense que dans l’intestin (10 à 1 000 bactéries par ml contre 10 000 à 10 000 milliards par ml) mais elle existe bel et bien. Le microbiote gastrique se compose ainsi notamment de Streptococcus et de Lactobacillus. Des études ont d’ailleurs montré qu’une perturbation de l’équilibre du microbiote gastrique pouvait avoir des conséquences tout le long du tube intestinal.Les sources de dysbioseL’équilibre du microbiote gastrique peut être perturbé dans différentes situations pathologiques : lors de dyspepsies, de gastrites, d’ulcères gastro-duodénaux mais aussi de cancers gastriques. Des traitements antibiotiques ou la prise d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sur du long terme tendent également à le modifier. On comprend alors aisément pourquoi il pourrait être intéressant de restaurer l’équilibre de ce microbiote.Le pouvoir pathogène d’H. pylori H. ylori est un bacille gram négatif capable de coloniser la surface de la muqueuse gastrique puisqu’il résiste à l’acidité et à la forte réponse immunitaire de l’estomac. En effet, pour survivre dans ce milieu où le pH est proche de 2, la bactérie produit de l’uréase qui dégrade l’urée présente dans l’estomac pour former de l’ammoniac et du dioxyde de carbone. Cela permet de neutraliser l’acidité le temps que le bacille traverse le mucus et s’ancre aux cellules de la muqueuse gastrique. L’infection à H. pylori est un réel problème de santé publique. En effet, il s’agit d’une des infections chroniques les plus répandues dans le monde puisqu’elle concerne 20 à 90 % des individus adultes selon les pays, la fréquence étant plus importante dans les pays en voie de développement que dans ceux industrialisés. Cette infection s’acquiert pendant l’enfance et devient chronique dans la très grande majorité des cas. H. ylori traverse la couche de mucus au niveau de la muqueuse gastrique, dont elle augmente la perméabilité, et vient se fixer sur les cellules épithéliales. Cela permet alors le passage d’antigènes dont l’uréase activant polynucléaires et macrophages et entraînant la libération de cytokines pro-inflammatoires. En l’absence d’éradication de la bactérie, l’inflammation (ou gastrite chronique) va persister toute la vie du sujet, le plus souvent de façon asymptomatique. Cependant 10 % des personnes infectées développeront un ulcère gastro-duodénal et dans 1 % des cas un cancer gastrique. En effet, la gastrite chronique peut entraîner une atrophie de la muqueuse puis une métaplasie, une dysplasie et enfin un cancer gastrique. H. pylori est ainsi classé par l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) comme carcinogène de classe I.
Un peu de physiopathologie
Publié le 01/10/2021
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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