Tolérance du traitement

Publié le 01/12/2020

Les effets indésirables des BZD hypnotiques et de leurs apparentés sont qualitativement analogues à ceux décrits pour les BZD anxiolytiques - les molécules apparentées étant cependant mieux tolérées au niveau ventilatoire -. Quelques effets sont spécifiques d’une molécule précise : amertume et sécheresse buccale avec la zopiclone. Même si le traitement est globalement bien toléré à court terme, il faut connaître et redouter la survenue de symptômes traduisant une iatrogénie spécifique :Interaction avec l’alcool. L’alcool majore les effets sédatifs et amnésiants des hypnotiques (antihistaminiques y compris). L’association hypnotique-alcool expose à un risque préoccupant au volant ou en travail posté.Comportements paradoxaux. Des comportements paradoxaux s’observent avec tous les hypnotiques. Ils associent, une demi-heure environ après la prise du produit, des hallucinations et des troubles visuels précédant une phase de sommeil profond avec amnésie au réveil. Cet effet semble corrélé à la rapidité de l'élévation des taux sériques de l’hypnotique (comme le sont les effets amnésiants).Insomnie rebond et dépendance. L'arrêt du traitement par une BZD hypnotique ou un apparenté expose à un risque de phénomène de rebond (exacerbation des symptômes pendant 1 à 2 jours) et de réactions de sevrage avec apparition brutale d'insomnie, d'anxiété, parfois d'agitation voire, plus rarement, d'épisodes confusionnels, d'hallucinations, de convulsions. Ces signes inclinent le patient à recourir de façon compulsive à son traitement, sans pouvoir l’arrêter. Ils nécessitent donc un accompagnement médical dont les modalités (décroissance progressive des doses) doivent être anticipées. Les facteurs prédictifs de rebond ou d'apparition de symptômes de sevrage sévères sont l'utilisation d'une dose élevée, un traitement prolongé et une maladie psychiatrique associée (anxiété, dépression).Rappelons que la HAS propose des documents pour aider le médecin à dépister une dépendance aux BZD et à organiser un arrêt progressif (cf. notamment : « Arrêt des BZD et médicaments apparentés : démarche du médecin traitant en ambulatoire », juin 2015). 


Source : lequotidiendupharmacien.fr