La douleur est le premier symptôme chez les patients atteints de cancer.Celle-ci n’est pas obligatoirement liée à la taille ou au stade du cancer. Les plus générateurs de douleurs sont les cancers des os (85 %), oropharyngés (80 %) et urogénitaux (75 %).La douleur peut avoir plusieurs causes dans un contexte oncologique :La tumeur elle-même : inflammation, infiltration, compression des structures anatomiques adjacentes, métastases osseuses, ischémie, nécrose, étirement des organes creux…Les traitements du cancer : la chirurgie (douleurs postopératoires chroniques, par lésions des structures nerveuses), la radiothérapie (mucosite* douloureuse, plexopathie post-radique…).Les examens et soins : ponctions-biopsies, prélèvements, pansements…Les douleurs présentent généralement une composante nociceptive (douleur par excès de nociception) pour 70 % et une composante mixte nociceptive et neuropathique pour environ 30 %. La douleur nociceptive somatique est décrite comme aiguë, continue, pulsatile ou à type de pression. Elle correspond à une activation des voies de la douleur par un excès de stimulation des terminaisons libres ou des nocicepteurs (lésion tissulaire) ; le fonctionnement du système nerveux restant intact. Tandis que les douleurs neuropathiques correspondent à des douleurs secondaires à une lésion du système nerveux central ou périphérique, quelle qu’en soit l’étiologie.Aux causes proprement tumorales, peuvent s’ajouter des causes iatrogènes, comme des polyneuropathies liées à certaines chimiothérapies, assez fréquemment douloureuses : vincristine, sels de platine (cisplatine, oxaliplatine), taxanes (paclitaxel)…Sans oublier les douleurs post-radiothérapie. Les douleurs neuropathiques se caractérisent, notamment, par des dysesthésies (sensations anormales et désagréables spontanées ou provoquées), une allodynie (douleurs provoquées par une stimulation normalement non douloureuse), une hyperesthésie (majoration de la sensibilité) ou encore une hyperalgésie (douleur anormalement intense provoquée par une stimulation douloureuse normalement moins intense). Cela peut se traduire par de sensations de brûlures, de froid douloureux, des fourmillements, des décharges électriques, des picotements ou encore des démangeaisons.L’intensité de la douleur varie au cours de la journée, avec un fond douloureux plus ou moins intense et la survenue de crises (dénommées accès douloureux paroxystiques ou ADP) ; crises qui peuvent persister malgré un traitement de fond équilibré avec un opioïde fort efficace. Les ADP sont des exacerbations transitoires et de courte durée de la douleur (90 % disparaissent en moins de 2 heures), d’intensité modérée à sévère. Une douleur intermittente n’est pas une ADP car il n’y a pas de douleur de fond, ni donc par définition de traitement antalgique de fond. Près de la moitié des ADP est prévisible, car déclenchée par un mouvement (marche, soin d’une plaie…), 25 % sont imprévisibles (ex : toux, survenue spontanée sans cause déclenchante identifiée). Environ 20 % surviennent en « fin de dose », juste avant l’administration de la prochaine dose du traitement de fond, en raison d’une dose insuffisante ou d’un trop long intervalle entre deux prises.
Rappel physiopathologique
Publié le 23/06/2022
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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