Les questions à l’officine

Publié le 23/06/2022

Je suis très constipé depuis que je prends de la morphine. Pensez-vous que cela va s’améliorer avec le temps ?C’est hélas peu probable. Parmi les effets indésirables les plus fréquents lors de l'initiation du traitement, la somnolence, une confusion, des nausées et vomissements sont rapportés. Ils peuvent être transitoires mais leur persistance doit faire rechercher une cause associée ou un surdosage. La constipation en revanche ne cède pas à la poursuite du traitement. Cela rend donc nécessaire d’observer systématiquement des mesures préventives, voire curatives, ad hoc. En pratique : boire au moins 1,5 à 2 litres par jour, privilégier une alimentation riche en fruits et légumes, pratiquer régulièrement une activité physique et prendre quotidiennement un laxatif osmotique, type lactulose, lactitol, macrogol ou naloxégol**.On a proposé une pompe à morphine à mon mari. Est-ce plus efficace que les comprimés ?Sans nul doute. Ce dispositif, dont il existe plusieurs types – pompe externe ou implantée, avec injection sous-cutanée ou intraveineuse – qui permettent au patient de recevoir un débit continu de morphine et, à sa demande, par auto-administration, des doses supplémentaires, appelées bolus, de morphine en cas d’accès douloureux.Outre un meilleur contrôle des poussées douloureuses, une pompe à morphine peut être très utile lorsque le patient a des difficultés à avaler, a des problèmes d’absorption digestive, ou encore présente des effets indésirables ou des douleurs non contrôlées après différents traitements opioïdes par voie buccal ou transdermique.Mon médecin m’a parlé d’une rotation des antalgiques. Est-ce bien nécessaire ?Cela peut l’être, en effet. Ce que l’on appelle une rotation d’antalgiques, qui concerne le plus souvent les opioïdes, consiste à substituer un produit par un autre, selon un protocole adéquat. Un tel processus peut avoir deux grands types de justifications : absence d’effets antidouleur ou effets indésirables rebelles en dépit des mesures habituellement efficaces.Il n’existe pas à ce jour de critères de choix validés permettant de privilégier l’ordre ou le choix des opioïdes, en dehors des précautions d’emploi et contre-indication de chacun.La douleur doit être réévaluée très fréquemment pendant ce changement. Enfin, la rotation doit tenir compte des doses équiantalgiques.

Source : lequotidiendupharmacien.fr