Rappel épidémiologique

Publié le 07/09/2021

La maladie asthmatique est une inflammation chronique des bronches, entrainant leur hyperréactivité : elle se manifeste par des symptômes plus ou moins constants, généralement réversibles sous l’effet d’un traitement de fond, et par des exacerbations aiguës

Selon les estimations de l’OMS, l’asthme a touché à l’échelle mondiale environ 262 millions de personnes en 2019 et provoqué 461 000 décès, la plupart survenant dans les pays en voie de développement. En France, il concerne plus de 4 millions de personnes et l’asthme sévère est annuellement cause de quelque 600 000 journées d’hospitalisation par an et de près d’un millier de décès - contre plus de 2 500 il y a trente ans environ -. Par ses conséquences morbides tant somatiques que psychologiques et par l’absentéisme qu’il entraîne, l’asthme constitue l’une des principales sources de dépenses de santé. Sa prévalence augmente dans les pays développés, notamment dans les zones urbaines, probablement en raison des conditions environnementales (exposition précoce à certains allergènes et/ou à des polluants atmosphériques).

Facteurs prédisposants. Souvent familial, l'asthme est une maladie tant génétique que phénotypique. Son apparition et sa sévérité dépendent notamment des interactions entre gènes et des interactions de ceux-ci avec des facteurs environnementaux déclenchants : ainsi, les sujets atopiques, qui produisent une quantité anormale d’immunoglobulines E (IgE) en réponse à une stimulation allergénique, sont particulièrement exposés à l’asthme. Si de nombreux facteurs sont associés à un risque accru d’asthme, il est souvent difficile de déterminer une cause directe et unique à l’affection.

L’asthme est plus fréquent chez les personnes présentant d’autres manifestations allergiques (eczéma, rhinite, etc.). Des événements de début de la vie ont des conséquences sur les poumons en développement et peuvent être associés à une augmentation du risque ultérieur d’asthme : hypotrophie à la naissance, prématurité, tabagisme passif, exposition précoce aux polluants atmosphériques (notamment circulation automobile), infections respiratoires virales, etc.

Facteurs à l’origine d’épisodes aigus. De nombreux facteurs sensibilisent les voies aériennes et peuvent déclencher la survenue d’une crise. Leur éviction ne supprime pas la maladie asthmatique mais réduit l’incidence et la sévérité de ses exacerbations.

- Pneumallergènes domestiques. Les allergènes inhalés (pneumallergènes) sont variés : acariens (literie, poussière), notamment en atmosphère chaude et humide, poils d’animaux (chats et rongeurs ; à moindre échelle : chiens), fumée du tabac, substances toxiques diverses (colles des meubles et des revêtements intérieurs, formaldéhyde, solvants, etc.), spores de moisissures dans les zones tropicales.

- Pneumallergènes atmosphériques. Les polluants industriels et liés à la circulation automobile participent à l’augmentation de l’incidence de l’asthme : SO2, NO, ozone, CO, etc. Les crises peuvent aussi avoir pour origine des pollens et, bien sûr, le tabac.

- Allergènes professionnels. Certains d’entre eux agissent par un mécanisme allergisant (poussière de bois, farines, etc.) et d’autres par un mécanisme toxique ou irritatif (formaldéhyde, solvants divers, désinfectants, etc.). Ces allergènes sont à l’origine d’environ 10 % des cas d’asthme.

- Autres facteurs environnementaux. Des allergènes non inhalés peuvent aussi déterminer la survenue de crises : allergènes alimentaires (lait de vache, œuf, arachide), aspirine et anti-inflammatoires non stéroïdiens. Un air froid et sec augmente l’hyperréactivité bronchique.

- Infections. Les agents infectieux impliqués diffèrent selon l’âge : avant deux ans, le virus respiratoire syncytial (VRS) domine ; plus tard, les virus para-influenzae, les rhinovirus, le virus grippal et éventuellement Mycoplasma pneumoniae peuvent être impliqués.

- Facteurs individuels. Certains facteurs endogènes individuels ont un rôle déclenchant/aggravant des symptômes de l’asthme : hormonaux (cf. par exemple l’aggravation de la maladie en période prémenstruelle chez la femme ou le pic de fréquence chez la femme lors de la ménopause), digestifs (reflux gastro-œsophagien fréquemment associé à l’asthme), métaboliques (obésité), psychologiques…


Source : lequotidiendupharmacien.fr