Bénéficiant de constantes évolutions, la prise en charge médicale de la maladie asthmatique comme de ses exacerbations bénéficie de nombreuses recommandations (cf. notamment : recommandations du Global Initiative for Asthma = GINA 2021 ; recommandations de la Société de pneumologie de langue française, SPLF, 2016).
Diagnostic. La prise en charge de l’asthme suppose un diagnostic initial de certitude, porté généralement lors de la survenue de crises, souvent révélatrices de la maladie, se traduisant par des épisodes récidivants de toux, un essoufflement avec sibilances, une oppression thoracique. Il vise à déterminer la réalité de l’asthme et le stade de la maladie.
L’épreuve fonctionnelle respiratoire (EFR) associe généralement un test pharmacologique (administration d’un bêta-2 sympathomimétique levant temporairement la résistance respiratoire sauf en cas de BPCO) et un examen spirométrique quantifiant le volume expiratoire maximal par seconde (VEMS), la capacité vitale (CV : volume d’air mobilisé lors d’un cycle expiration-inspiration forcées) et le quotient de ces paramètres (rapport de Tiffeneau). La mesure du débit expiratoire de pointe (DEP) avec un débitmètre ne peut se substituer à l’EFR : elle participe avant tout à l’autosurveillance. D’autres examens précisent l’étiologie de la maladie : tests cutanés, élévation des IgE totales, dosage des IgE spécifiques, etc. (asthme allergique), test ergométrique (asthme d’effort), etc.
Il importe de réaliser un diagnostic différentiel entre asthme et bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) : ces deux maladies partagent des caractéristiques cliniques mais la BPCO survient chez un patient plus âgé, en règle tabagique.
Contrôle de l’asthme. Chez un patient bénéficiaire d’un traitement adapté, le contrôle de l’asthme est évalué par l’activité de la maladie (sur quatre semaines) en fonction de critères cliniques (fréquence des signes diurnes et nocturnes, retentissement sur l’activité physique, absentéisme, fréquence des exacerbations, fréquence du recours aux bronchodilatateurs de courte durée d’action) et de critères fonctionnels (mesure de la fonction respiratoire). Des questionnaires comme l’Asthma Control Test (ACT), l’Asthma Control Questionnaire (ACQ) ou encore la grille proposée par la SPLF permettent de distinguer le niveau de contrôle obtenu par le traitement (correctement suivi !) - la SPLF distingue ainsi entre asthme contrôlé, partiellement contrôlé et non contrôlé.
Divers facteurs favorisent la perte du contrôle de la maladie asthmatique : interruption de la corticothérapie inhalée, infections virales ou bactériennes, prise d’aspirine ou de bêtabloquants (même en collyre), facteurs endocriniens, exposition allergénique, pollution atmosphérique ou domestique, facteurs météorologiques et psychologiques (stress).
Le suivi de la numération des éosinophiles dans l’expectoration induite permet de mieux adapter le traitement et de détecter des phénotypes d’asthme particuliers : n’étant pas toujours réalisable en routine, cette technique est réservée aux asthmes sévères avec exacerbations fréquentes.
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