Chez le patient atteint de cancerLa dénutrition est un risque important chez le patient atteint d’un cancer. C’est d’ailleurs un amaigrissement sans raison apparente qui amène parfois la personne à consulter avant que tout diagnostic soit posé. La fréquence de la dénutrition est fonction de la localisation de la tumeur. Elle est maximale dans les cancers atteignant le départ des voies digestives (bouche, gorge) ou l’appareil digestif proximal (estomac, pancréas…) puisque ces pathologies rendent difficile le fait de s’alimenter. Elle est également fonction d’autres éléments comme des douleurs mal prises en charge ou encore une fois des facteurs psychologiques tels qu’une dépression ou un isolement. De plus, prendre en charge la dénutrition de ces patients permet de réduire le risque de complications infectieuses et de mortalité en post-opératoire d’interventions lourdes.Les goûts du patient doivent bien sûr être pris en compte. De plus, l’alimentation (ou les CNO) doivent être adaptés aux troubles observés. Ainsi, en cas de nausées lors des traitements, mieux vaut privilégier un fractionnement des repas, pris froids ou à température ambiante en évitant les aliments gras frits, trop sucrés ou trop épicés. Autre exemple, si les muqueuses buccales ou l’œsophage sont inflammés, on peut conseiller des aliments mixés et onctueux ou liquides et semi-liquides.En cas d’escarreLa délivrance d’une prescription de pansements pour une escarre chez une personne âgée doit être un moment d’échange sur l’alimentation. En effet, un patient présentant une plaie de la sorte doit consommer suffisamment de protéines pour maintenir un bilan azoté positif. Sinon l’organisme peut consommer de la masse maigre pour atteindre ses besoins en calories, ce qui est délétère pour la cicatrisation. Si le patient est à risque de dénutrition, mieux vaut l’envoyer chez son médecin pour une prise en charge rapide, éventuellement par CNO.En cas de maladie d’AlzheimerDifférentes études ont montré un changement des préférences alimentaires chez les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer avec un attrait pour les produits sucrés. L’hypothèse soulevée pour expliquer ce phénomène est que le goût du sucré serait le mieux préservé au cours du temps et de la maladie. Il pourrait donc être intéressant de proposer des CNO sucrés en collation. De plus, l’utilisation d’éléments de vaisselle aux couleurs contrastées pourrait augmenter la consommation alimentaire de ces patients. C’est ce qu’a démontré une étude en réponse au fait que les personnes atteintes d’Alzheimer souffrent également d’une diminution de l’acuité visuelle dont une diminution de la sensibilité aux contrastes (Gilmore, Cronin-Golomb, Neargarder, & Morrison, 2005 ; Rizzo, Anderson, Dawson, & Nawrot, 2000).En cas de troubles de la déglutitionLa dysphagie, ou trouble de la déglutition, est retrouvée fréquemment chez les personnes âgées, notamment dans les suites d’un AVC, en cas de pathologie neurodégénérative, ou encore en cas de troubles bucco-dentaires. Une simple hyposialie, qu’elle soit d’origine médicamenteuse ou non, peut être à l’origine de troubles de la déglutition. Ces derniers rendent pénible la prise des repas et peuvent même devenir réellement dangereux s’ils occasionnent des fausses routes, à l’origine d’infections respiratoires.Un conseil à rappeler aux patients, en plus de manger assis bien droit : éviter les aliments dangereux en présence de dysphagie comme le riz, la semoule, les petits pois, les aliments fibreux, les biscottes…De nombreux CNO ont été développés pour répondre aux besoins des patients dénutris atteints de dysphagie. En plus d’être enrichis, ils ont des textures adaptées, lisses et uniformes. Des épaississantes en poudre peuvent également permettre d’adapter la texture des plats. Pour ce qui est des boissons, si les liquides entraînent des fausses routes, les eaux gélifiées peuvent être proposées sans risque.Chez le patient en fin de vieDans ce cas, l’objectif de la prise en charge nutritionnelle repose sur le plaisir et le confort. Cela débute par le soulagement des symptômes pouvant altérer l’envie de manger, que ce soit les douleurs, nausées ou les problèmes buccaux fréquents tels que les glossites, aphtes… Pour le reste, il convient surtout de suivre les envies du patient. À noter que l’initiation d’une renutrition par voie entérale ou parentérale n’est pas recommandée dans cette situation.
Quels conseils donner en fonction du contexte thérapeutique ?
Publié le 12/01/2021
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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