Le maître mot reste la préventionPour cela, il faut conseiller à nos patients âgés de manger régulièrement. Cela se traduit en pratique par la prise de 4 repas quotidiens : petit-déjeuner, déjeuner, collation et dîner, en prenant garde que chacun soit espacé d’au moins 3 heures pour ne pas perturber la digestion. L’alimentation doit également être équilibrée et comporter chaque jour 1 ou 2 portions de protéines, 3 ou 4 produits laitiers, 5 portions de fruits ou de légumes, des féculents, et une ration hydrique suffisante (au moins 1,5 l). Le fait de rehausser les plats avec des épices et des herbes aromatiques, de varier les modes de cuisson ou les textures, de décorer la table ou de manger accompagné sont des astuces pour rompre la monotonie et reprendre du plaisir à manger.Enfin, un bilan nutritionnel peut-être proposé par un soignant pour évaluer les apports et la diversité des repas.Agir sur la dénutritionLa dénutrition chez le sujet âgé est une réalité. Les chiffres sont en effet alarmants puisque 4 à 10 % des personnes âgées sont concernées à domicile, 15 à 38 % en institution et jusqu’à 30 à 70 % à l’hôpital. Et au vu des complications qu’elle peut entraîner, il est donc important de rapidement la prendre en charge.Les objectifs de la prise en charge chez la personne âgée dénutrie sont définis par des apports énergétiques de 30 à 40 kcal/kg/j et des apports protéiques de 1,2 à 1,5 g/kg/j.Y a-t-il un arbre décisionnel ?Les conseils nutritionnels, une éventuelle aide à la prise alimentaires pour les personnes en perte d’autonomie et une alimentation enrichie constituent le traitement de première intention. Si cela n’est pas suffisant, le médecin prescrira en seconde intention des compléments nutritionnels oraux (CNO). La nutrition entérale n’est envisagée qu’en cas de contre-indication ou d’insuffisance de la nutrition orale. Elle est mise en route lors d’une hospitalisation afin de mettre en place la sonde, d’en évaluer sa tolérance et d’éduquer le patient et son entourage. Elle peut ensuite être poursuivie à domicile avec un bon suivi. Dans ce cas, elle fait l’objet d’une prescription initiale de 14 jours qui peut ensuite être prolongée de 3 mois renouvelables.Enfin, la nutrition parentérale est réservée à 3 cas particuliers : les malabsorptions sévères anatomiques ou fonctionnelles, les occlusions intestinales aiguës ou chroniques et l’échec d’une nutrition entérale bien conduite.Quels conseils nutritionnels donner ?Ils sont basés sur les recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS). Il s’agit d’augmenter la fréquence des prises alimentaires dans la journée (ajouter par exemple une collation dans l’après-midi aux 3 repas quotidiens), d’éviter une période de jeûne nocturne trop longue (> 12 heures) et de privilégier des produits riches en énergie et/ou en protéines, qui plus est, adaptés aux goûts du patient.Qu’est-ce que l’enrichissement de l’alimentation ?Le but de l’enrichissement est d’augmenter l’apport énergétique et protéique d’une ration sans en augmenter le volume. Pour cela, on peut conseiller au patient ou à son aidant d’ajouter au repas un peu de fromage râpé (20 g de gruyère = 5 g de protéines), des œufs (1 jaune d’œuf = 3 g de protéines), de la crème fraîche épaisse (1 cuillère à soupe = 80 calories), du beurre fondu ou de l’huile (1 cuillère à soupe = 75 à 90 calories)…Comment définir les compléments nutritionnels oraux (CNO) ?Il s’agit de mélanges nutritifs complets administrables par voie orale, hyperénergétiques (≥ 1,5 kcal/ml ou g) et/ou hyperprotidiques (protéines ≥ 7 g/100 ml ou 100 g), de goûts et de textures variés. Leur but n’est pas de se substituer aux repas mais d’être consommés en plus, soit lors de collations, soit en fin de repas. L’objectif est d’atteindre un apport alimentaire supplémentaire de 400 kcal/jour et/ou de 30 g/jour de protéines. C’est pourquoi il est habituellement prescrit 2 CNO par jour. À noter qu’une fois ouverts, ils peuvent être conservés 2 heures à température ambiante ou 24 heures au réfrigérateur.
Comment la prendre en charge efficacement ?
Publié le 12/01/2021
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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