Sur le plan physiqueUn amaigrissement de 5 % du poids en un mois, ou de 10 % en six mois est révélateur d’une dénutrition. D’où l’importance pour les personnes âgées de se peser régulièrement. Pour celles qui ne sont pas autonomes, cette tâche revient au médecin traitant, au personnel soignant en institut, ou à tout aidant potentiel.Par l’exploitation de donnéesLe calcul de l’IMC (poids/taille au carré) est un élément clef. Chez la personne âgée de 70 ans et plus, la valeur seuil de dépistage de la dénutrition est un IMC inférieur à 21. Un questionnaire MNA (Mini Nutritional Assessment) peut également être proposé. Composée de 18 questions, la spécificité de certaines réserve son usage aux professionnels de santé.Le MNA comprend en effet les facteurs de risque de dénutrition (dépendance, dépression, démence, escarres, polymédication…), une évaluation de l’appétit, une enquête alimentaire de fréquence mais aussi des critères nutritionnels tels que l’IMC, la perte de poids ou les circonférences brachiale et du mollet. En pratique, elles sont souvent posées à un tiers (famille, personnel d’EHPAD). Un score inférieur à 17/30 signe une dénutrition.Sur le plan biologiquePlusieurs marqueurs biologiques peuvent être utilisés lors du dépistage d’une dénutrition ou d’une situation à risque de dénutrition.C’est le cas du dosage de l’albuminémie. Protéine la plus abondante dans le sang, l’albumine est fabriquée par le foie et a un rôle de maintien de la pression oncotique mais aussi de transport (hormones, vitamines, médicaments…). Elle reflète donc le métabolisme protéique. Un taux inférieur à 35 g/L est en faveur d’une dénutrition. Cependant, sa demi-vie étant de 20 jours, elle n’est pas un bon marqueur de suivi nutritionnel à court terme. De plus, elle n’est pas spécifique à la dénutrition. En effet, elle est également diminuée en cas de syndrome inflammatoire, de maladie hépatique ou encore rénale. C’est pourquoi elle doit être couplée au dosage d’autres marqueurs pour être interprétée.Afin de compléter ce premier dosage, la transthyrétine, ou pré-albumine, peut également être étudiée dans le sang. Elle reflète quant à elle la synthèse protéique à court terme puisque sa demi-vie est de 48 heures et permet donc de déceler des changements du statut nutritionnel protéique plus rapidement. On parle d’hypotransthyrétinémie lorsque son taux est inférieur à 110 mg/L. Tout comme pour l’albumine, les pathologies inflammatoires peuvent influencer son résultat. Mais ce ne sont pas les seules. En effet, si l’amiodarone et les œstrogènes tendent à la diminuer, les androgènes et la prednisolone peuvent l’augmenter. Un syndrome inflammatoire pouvant interférer avec les résultats précédents, le bilan biologique d’une dénutrition comporte également le dosage de la CRP (C-Réactive Protéine) dont l’augmentation signe l’existence d’une pathologie inflammatoire ou infectieuse.Aux côtés de ces 3 dosages principaux peuvent s'ajouter des dosages plus spécifiques en micronutriments (vitamines et/ou oligo-éléments) en fonction du contexte clinique.
Comment mettre en évidence la dénutrition ?
Publié le 12/01/2021
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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