Les traitements

Publié le 27/10/2022

Le but du traitement est la guérison de l’infection. La guérison est rendue possible par l’absence d’ADN proviral, d’intégration génomique et de réservoir. Depuis la mise à disposition de traitements hautement efficaces et bien tolérés, il est officiellement recommandé (depuis 2017) de traiter tout patient infecté par le VHC, quel que soit le stade de la maladie. L’ARN viral code pour une polyprotéine qui est ensuite scindée par une protéase en différentes protéines, structurales et non structurales. La protéase NS3-4 et la polymérase NS5B sont essentielles à la réplication du virus, tandis que le complexe NS5A participe à l’assemblage des particules virales néoformées. L’inhibition spécifique de ces enzymes, à partir de 2005, a permis un contrôle de plus en plus efficace de la multiplication virale.Traitement simplifiéLa prise en charge simplifiée s’adresse aux patients n’ayant pas de co-infection VHB ou VIH, d’insuffisance rénale sévère (DFG < 30 mL/min), de comorbidité mal contrôlée, de maladie hépatique sévère ou d’antécédent de traitement de l’hépatite C. Avant de débuter le traitement, il convient de rechercher d’éventuelles interactions médicamenteuses (www.hep-druginteractions.org ou application smartphone HEP iChart) ; d’enquêter sur le recours à l’automédication et à la « médecine naturelle » (millepertuis, compléments alimentaires…), source possible d’interactions médicamenteuses et d’insister sur la nécessité d’une observance optimale du traitement.Deux options thérapeutiques pangénotypiques (voie orale) sont actuellement recommandées :- Epclusa (sofosbuvir 200 ou 400 mg/velpatasvir 50 ou 100 mg) pendant 12 semaines : à partir de 3 ans ; posologie adulte 1 cp à 400 mg/100 mg, une fois par jour, avec ou sans nourriture.- Maviret (glécaprévir 100 mg/pibrentasvir 40 mg ; granulés en sachets dosés à 50 mg/20 mg) pendant 8 semaines : à partir de 12 ans, 3 cp en une seule prise quotidienne avec de la nourriture.La recherche quantitative de l’ARN du VHC 12 semaines après l’arrêt du traitement est indispensable.Si l’ARN du VHC est indétectable, le patient est considéré en réponse virologique soutenue, c’est-à-dire guéri.Si l’ARN du VHC est détectable, le patient doit être orienté vers une prise en charge spécialisée. Les patients doivent être informés de la persistance des anticorps anti-VHC après guérison virologique. La poursuite de comportements à risque (usagers de drogues actifs, comportements sexuels à risque) expose au risque de réinfection. Chez ces patients, une recherche quantitative régulière de l’ARN du VHC doit être proposée. Les patients ayant des comorbidités hépatiques (consommation d’alcool à risque, syndrome métabolique) doivent continuer à bénéficier d’un suivi régulier, et une éducation à la santé adaptée doit leur être proposée.Autres optionsDans le cadre d’une prise en charge s’inscrivant dans un parcours spécialisé, d’autres associations d’AAD sont envisageables comme :- Sofosbuvir/Ledispavir (Harvoni) : pendant 8 semaines- Grazoprevir/Elbasvir (Zepatier) : pendant 12 semaines- Sofosbuvir/Elbasvir/Voxilaprévir (Vosevi) +/- ribavirine : pendant 12 à 24 semaines  


Source : lequotidiendupharmacien.fr