Les questions à l’officine

Publié le 27/10/2022

Comment contracte-t-on l’hépatite C ?Le virus de l’hépatite C est transmis essentiellement par le sang. Avant 1992, les transfusions sanguines étaient l’une des causes principales, ce qui est maintenant devenu très rare dans les pays développés du fait du dépistage systématique des donneurs de sang. Les autres sources de contaminations avant 1992-1993 étaient les traitements dentaires et les chirurgies lourdes, les piercings, tatouages, scarifications…Depuis 1993, l’utilisation de drogues par voie intraveineuse ou nasale est devenue le mode de contamination le plus fréquent.La contamination par voie sexuelle est rare parmi les hétérosexuels (rapports traumatisants, rapports pendant les règles, plaies génitales préexistantes et co-infection par les virus de l’hépatite C et le VIH), mais en hausse chez les hommes ayant une activité sexuelle avec les hommes (HSH), surtout dans le cas de rapports multiples avec des partenaires différents, de rapports longs et traumatisants. La généralisation de la prophylaxie post-exposition (PrEP) pour la prévention de la transmission du VIH dans ces populations homosexuelles est associée dans certaines situations à un relâchement dans l’usage de mesures de prévention.Il faut aussi citer la possible transmission de la mère à l’enfant lors de la grossesse et de l’accouchement.Enfin, 20 % environ des patients étant porteur du virus sans aucun facteur de risque retrouvé, il est recommandé de se faire dépister au moins une fois au cours de sa vie.Quelles sont les précautions à observer durant le traitement ?Cela dépend des médicaments prescrits.Les médicaments de première intention majoritairement utilisés sont habituellement bien tolérés. Une minorité de malades peuvent éprouver une asthénie (attention en cas de conduite automobile), des céphalées, des éruptions cutanées et des troubles digestifs, notamment des nausées/vomissements. Mais, il convient d’être vigilant en cas de prise d’autres types de médicaments (et aussi de produits de phytothérapie) en raison d’un risque d’interactions médicamenteuses. Même vis-à-vis de médicaments d’usage aussi courant que les anti-acides. Attention aussi aux statines. Prudence également chez la femme en âge de procréer (contraception indispensable) ; quant à l’allaitement, il est déconseillé durant le traitement. Un cas particulier est représenté par les personnes diabétiques chez qui une amélioration du contrôle glycémique du fait du traitement contre le VHC peut augmenter le risque d’hypoglycémie.Faut-il se faire surveiller régulièrement après la guérison ?Oui. C’est très important et tout dépend de chaque profil.Si les atteintes du foie étaient initialement modérées, un suivi de seulement 2 ans suivant la guérison est envisageable.En cas de fibrose importante ou de cirrhose, une échographie semestrielle et un bilan biologique annuel sont nécessaires afin de dépister précocement la survenue d’un éventuel cancer du foie.L’existence de comorbidités hépatiques (obésité, diabète, alcoolisme) impose quant à elle un suivi biologique et échographique annuel au long cours. Enfin, s’il existe des facteurs de risque d’exposition (usage de drogues, homme ayant des rapports sexuels avec des hommes…), il convient de rechercher régulièrement une réinfection potentielle par PCR. Si celle-ci est négative à 2 ans, le suivi peut être suspendu.


Source : lequotidiendupharmacien.fr