Le traitement a pour but de prendre en charge la douleur et de mettre en œuvre une thérapeutique symptomatique en prenant garde aux effets indésirables et aux interactions médicamenteuses.De plus, des mesures d’ordre général sont toujours essentielles.À commencer par perdre un peu de poids, ce qui soulage le fonctionnement des genoux et diminue l’usure du cartilage. Il faut aussi éviter les traumatismes articulaires (même faibles), surtout répétés.De nouvelles recommandations ont été publiées fin 2020 par la Société française de rhumatologie (SFR) en ce qui concerne la gonarthrose et dont la plupart peuvent s’appliquer aux autres localisations.Deux grands principes généraux doivent être toujours présents à l’esprit : associer une prise en charge non médicamenteuse et réévaluer régulièrement l’intérêt de chaque traitement en termes d’efficacité et de tolérance.La prise en charge pharmacologique doit être personnalisée, en prenant en compte l’âge et les comorbidités.Le paracétamol ne doit plus être considéré comme un traitement de fond antalgique à prendre de manière systématiquement quotidienne au long cours. En effet, il est associé à des effets indésirables hépatiques, digestifs (saignements) et possiblement à une augmentation de la pression artérielle.En l’absence de contre-indication (maladie cardiovasculaire, insuffisance rénale ou antécédent d’hémorragie digestive), les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont indiqués en première intention en cas de poussée inflammatoire, c’est-à-dire dès la 1re ligne. Ils doivent être utilisés à la dose minimale efficace permettant un soulagement perceptible des symptômes, et pendant la durée la plus courte possible.Si les produits à demi-vie longue ou à libération prolongée sont intéressants chez l’adulte non âgé, il est plus prudent de recourir à des médicaments à demi-vie courte chez le sujet âgé en prenant garde au risque d’insuffisance rénale.Généralement perçus comme peu utiles, les AINS topiques peuvent néanmoins être quasiment aussi efficaces que les AINS per os, au moins à court terme, à condition de bien les utiliser. Ils sont encore plus efficaces avec un pansement occlusif, le passage transcutané étant alors multiplié par 4.Il convient donc de recommander aux patients de les appliquer scrupuleusement pendant une semaine, matin et soir, avant de conclure éventuellement à leur inefficacité. Leur tolérance est très bonne, à l’exception de rares cas d’allergie cutanée.Le recours aux antalgiques opiacés/morphiniques faibles du palier 2 (codéine, tramadol) peut être envisagé lorsque le paracétamol utilisé à dose suffisante est inefficace ou trop peu efficace. Attention néanmoins à la fréquence de leurs effets indésirables chez les sujets âgés, et notamment d’augmentation du risque de chutes et donc de fractures.Les antalgiques de palier 3 (morphiniques forts) n’ont théoriquement pas leur place dans le traitement de l’arthrose compte tenu de l’importance de leurs effets indésirables lors de prises au long cours ; ils présentent néanmoins un intérêt chez des patients sélectionnés en utilisant les doses minimales efficaces et en veillant à prévenir leurs effets indésirables.Bien qu’elles n’aient pas d’effet chondroprotecteur, l’efficacité sur la douleur des injections intra-articulaires d’acide hyaluronique (essentiellement utilisées pour le genou) a été bien démontrée. Elles sont particulièrement intéressantes chez les patients présentant des comorbidités, leur profil de tolérance étant meilleur que celui des injections de corticoïde en cas de diabète ou d’hypertension artérielle.Les infiltrations de corticoïdes (non fluorés) sont très utilisées, notamment au niveau du genou, mais pas pour la hanche, lors des poussées inflammatoires. Leur nombre ne doit pas dépasser 3 par an et par articulation.Dans la catégorie des anti-arthrosiques symptomatique d’action lente, on trouve des produits très différents, comme le chondroïtine sulfate - Chondrosulf, Structum, les insaponifiables de soja et d’avocat - Piasclédine, la glucosamine et la diacéréine - Art 50. Leur effet (souvent modeste) est retardé mais ces produits présenteraient l’avantage d’un effet rémanent après leur arrêt.On peut aussi penser, en complément, à la phytothérapie (reine-des-prés, saule blanc, frêne, harpagophytum, fraisier, cassis, cochléaire, cresson, raifort, raifort, argousier, églantier, groseillier, framboisier…), à l’homéopathie (Bryonia, Actea spicata, Ruta graveolens…) et aux oligo-éléments (or, zinc, sélénium, cuivre, bore).Rappelons aussi les effets très bénéfiques de la kinésithérapie et l’intérêt d’autres approches, comme la physiothérapie, les cures hydrominérales, l’acupuncture et l’électrothérapie. Et les deux versants de la chirurgie : préventive (luxation congénitale de la hanche, genu varum, scoliose…) et « curative » (arthrodèse, prothèse partielle ou totale).
Les traitements
Publié le 02/03/2023
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : lequotidiendupharmacien.fr
Article précédent
Chez le médecin
Les mots du client
Rappel physiopathologique
Les questions à l’officine
Chez le médecin
Les traitements