Quelle forme choisir ?Si le sirop est traditionnellement plébiscité pour soulager immédiatement la toux, deux inconvénients sont cependant à soulever : la courte durée de conservation du produit après ouverture du flacon (2 mois maximum, 15 jours en l’absence de sucre) et la composition en excipients tels que l’alcool, le saccharose, le glycérol ou les édulcorants à l’origine d’effets secondaires et de contre-indication (grossesse, allaitement, diabète…). Les formes unitaires améliorent la prise en ambulatoire et favorisent le respect des doses. La forme suppositoire est une alternative intéressante, notamment chez les jeunes enfants. Les formes unitaires comme les bonbons et pastilles, notamment sans sucre et à base de miel, sont utiles pour apaiser la toux sèche.Les antitussifsIl existe 4 grands groupes d’antitussifs dont le but est de calmer la toux sèche et irritative.Les antitussifs opiacés d’action centrale regroupent la codéine, la pholcodine, l’éthylmorphine, la noscapine et le dextrométhorphane. Ils sont inscrits sur la liste I en raison du risque de pharmacodépendance avec la codéine, de leurs effets indésirables (constipation, nausées, dépression respiratoire), des contre-indications (insuffisance respiratoire, asthme, grossesse et allaitement) et du potentiel risque d’allergie croisée avec les curares et la pholcodine.Les antitussifs d’action centrale non opiacés comprennent la pentoxyvérine et l’oxéladine, efficaces sur les toux quinteuses. La pentoxyvérine (Clarix toux sèche) est connue pour ses effets indésirables atropiniques et le risque de somnolence. Elle est autorisée à partir de l’âge de 6 ans alors que l’oxéladine (Paxéladine) peut être donnée à partir de 30 mois. Les antitussifs antihistaminiques sont indiqués pour les toux sèches à prédominance nocturne. Ils agissent comme antagonistes compétitifs au niveau des récepteurs histaminiques H1 situés sur les fibres lisses des bronches, permettant ainsi de calmer l’irritation. Il convient de prévenir les patients de l’effet sédatif des molécules, déconseillant la conduite et l’utilisation de machines dangereuses après la prise du médicament, ainsi que toute prise d’alcool. Des effets atropiniques peuvent également survenir.Enfin, les antitussifs d’action périphérique sont le glycérol et l’Hélicidine, agissant en tapissant et humidifiant la gorge irritée. Le sirop Petit Drill peut être administré à partir de 6 mois (5 ml trois à quatre fois par jour) alors que le sirop Hélicidine n’est autorisé qu’à partir de 2 ans. Ces deux sirops sont contre-indiqués en cas de toux grasse et chez l’asthmatique.Les sirops pour toux grasseLes fluidifiants (mucolytiques et mucorégulateurs) favorisent l’expectoration en agissant sur la phase gel du mucus bronchique, par rupture des ponts disulfures des mucines. On retrouve la N-acétylcystéine et la diacétylcystéine, administrables dès l’âge de 2 ans, ainsi que la carbocistéine. L’ambroxol est quant à lui conseillé pour fluidifier les écus épais et visqueux chez l’adulte, notamment chez le fumeur.Se distinguent des fluidifiants les expectorants qui favorisent l’évacuation du mucus en augmentant son hydratation et son volume, en particulier chez les malades encombrés. Peuvent être cités : le gaïacol (Bronchodermine), la guaïfénésine (Vicks expectorant) et le sulfogaïacol (Passédyl), ce dernier étant administrable chez le nourrisson. Enfin, contre-indiquée chez les personnes épileptiques en raison de son action sur le seul épileptogène, la terpine est indiquée en cas de toux grasse tenace chez l’adulte. Elle est retrouvée, seule, dans la spécialité Terpine Gonnon, et en association avec les huiles essentielles d’eucalyptus, de niaouli et de pin dans Euphonyll Expectorant.En cas de toux mixte, les sirops formulés à partir d’extraits de plantes sont préconisés. Le sirop Phytoxyl, associant thym, plantain et mauve (à partir de 2 ans), le sirop Prospan à base de lierre grimpant, le sirop aux essences Naturactive composé de miels, d’extraits de Grindélia, de plantain et hélichryse, et d’huiles essentielles de citronnier, oranger et myrte ou encore la spécialité Phytotux contenant l’extrait de baume de tolu, aux propriétés fluidifiantes, et l’extrait d’ipécacuanha (à partir de l’âge de 6 ans).La phytothérapieLes infusions sont utilisées pour calmer la toux en favorisant l’hydratation. Pour les toux sèches, les plantes à mucilages grâce à leur action émolliente, sont à favoriser : le bouillon-blanc (Verbascum thapsus), le coquelicot (Papaver rhoeas), la guimauve (Althaea officinalis), la mauve (Malva sylvestris), le pied-de-chat (Antennaria doica), le tussilage (Tussilago farfara) et la violette (Viola odorata). Les alcaloïdes du coquelicot, légèrement sédatifs (dont la rhoeadine) sont indiqués en cas de toux sèche nocturne. Ce mélange de 7 espèces pectorales à parts égales est inscrit au Formulaire Nationale. Le thym (Thymus vulgaris), le serpolet (Thymus serpyllum) et l’origan (Origanum vulgare) sont également utilisés grâce à leurs propriétés antiseptiques et antispasmodiques, apaisant ainsi les toux quinteuses.Pour les toux grasses, sont conseillés le marrube blanc (Marrubium vulgare), le bourgeon de pin (Pinus sylverstris) et l’eucalyptus (Eucalyptus globulus). Les saponosides triterpéniques issus des racines de réglisse (Glycyrrhyza glabra) ont des propriétés antispasmodiques, antivirales, expectorantes et mucolytiques, agissant ainsi sur les toux productives. En raison de la présence de glycyrrhizine hypokaliémiante, la réglisse est contre-indiquée en cas d’hypertension ou d’hypokaliémie.L'aromathérapieLes huiles essentielles utilisées dans le traitement de la toux sont retrouvées dans des complexes déclinés en spray, inhalateur, capsules… Elles peuvent être également utilisées en mélange à avaler (sur comprimé neutre, dans une infusion ou dans une cuillère de miel), à diffuser ou à appliquer sur le thorax ou le dos.Elles restent contre-indiquées chez la femme enceinte ou allaitante, chez l’enfant de moins de 7 ans et en cas d’épilepsie, d’asthme, de cancer hormono-dépendant et d’insuffisance rénale.Les huiles essentielles antitussives sont :- l’HE de cyprès (Cupressus sempervirens) : 2 gouttes sur un comprimé neutre 3 fois par jour ou en diffusion 10 minutes par heure- l’HE de sapin de Sibérie (Abies sibirica) : 1 goutte sur un comprimé neutre 3 fois par jourL’HE de cyprès peut être associée à des HE anti-infectieuses (thym, Tea-tree, estragon…) dans une huile végétale pour une application sur le thorax, plusieurs fois par jour, soulageant ainsi les toux quinteuses et spasmodiques.En cas de toux grasse sont conseillées les HE d’eucalyptus radié (Eucalyptus radiata), de romarin 1,8 cinéole (Rosmarinus officinalis), de myrte rouge (Myrtus communis), de niaouli (Melaleuca quinquenervia), d’inule odorante (Inula graveolens) et de lavande aspic (Lavandula spica DC).En massage sur le thorax et le dos, le mélange des HE d’inule odorante, de myrte rouge et d’eucalyptus dans une huile végétale sera conseillé en cas de toux très productive.L'homéopathiePour la toux sèche, sont indiquées les souches de :- Bryonia alba 5 CH : lorsque la toux est douloureuse, déclenchée par la parole et associée à une sécheresse nasale- Drosera 5 CH : si la toux se présente sous forme de quintes suffocantes et est aggravée la nuit- Chamomilla 7 CH : pour une toux irritanteEn cas de toux grasse sont proposées les souches de :- Ipéca 5 CH : lors de sécrétions abondantes et de quintes de toux spasmodiques provoquant des nausées et des vomissements ;- Antimonium tartaricum 9 CH : pour une toux très productive avec respiration bruyante et sifflante ;- Mercurius solubilis 5 CH : si les expectorations sont purulentes et si la toux est aggravée en position couchée ;- Senega 5 CH : indiquée particulièrement chez le sujet âgé, ancien fumeur, atteint de toux grasse et soulagé en crachant.Sans oublier les spécialités homéopathiques associant différentes souches dont la spécialité Stodal, disponible en sirop (avec alcool) et en granules, Stodaline, correspondant à un sirop sans alcool ni excipient sucré, indiqué dès l’âge de 2 ans ou Drosetux pour la toux sèche (à partir de 2 ans).
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Publié le 16/10/2020
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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