La préservation des cheveux
Il n’existe pas de traitement préventif contre la perte de cheveux mais quelques recommandations peuvent être données. Les colorations, brushing, séchage et permanentes doivent être évités ainsi que tout shampoing agressif au profit de shampoing doux pour adulte, non détergent et haute tolérance. Les cheveux doivent être lavés la veille de la séance de chimiothérapie puis trois à huit jours après la séance. Ils sont rincés à l’eau tiède et séchés doucement avec une serviette ou à l’air libre, en utilisant éventuellement le sèche-cheveux à faible puissance. Le cuir chevelu peut aussi être massé avec des huiles végétales (dont l’huile d’argan) pour favoriser la microcirculation et la repousse. Une coupe courte des cheveux peut être proposée avant le début de la chimiothérapie. Depuis le 2 avril 2019, les perruques et accessoires peuvent faire l’objet d’une prescription médicale pour être prise en charge par l’assurance-maladie. Pour bénéficier de cette prise en charge, le patient doit se rendre soit chez le coiffeur, soit dans des magasins spécialisés ayant effectué les démarches nécessaires.
L’hygiène buccale
Le risque de stomatite et de mucite est important en raison de la détérioration du microbiote buccal. L’hygiène buccale doit être irréprochable et consiste en un brossage de dents régulier à l’aide d’une brosse à dents souple et d’un dentifrice doux fluoré sans menthol. La réalisation de bains de bouche après les repas est conseillée en privilégiant ceux avec du bicarbonate de sodium à 1,4 % augmentant le pH de la cavité buccale et diminuant ainsi le risque de mycose. Les brosses à dents électriques, les cure-dents ainsi que les bains de bouche avec de l’alcool, irritants pour les muqueuses, et ceux à la chlorhexidine sont à proscrire. Le patient doit s’hydrater régulièrement. Pour limiter la sécheresse buccale, il peut sucer des glaçons, de la glace pilée, des glaces à l'eau, des sorbets ou des bonbons à la menthe. Les aliments moelleux, mixés et à température ambiante sont à privilégier pour éviter les blessures. Les aliments connus pour être à l’origine d’aphtes doivent être évités : noix, ananas, gruyère, épices, alcool et tous aliments trop acides, trop durs ou trop secs.
La prévention des troubles cutanés
La première règle consiste en l’hydratation de la peau avec des topiques émollients et apaisants. L’utilisation de gants ou chaussons imprégnés d’actifs hydratants peut être proposée, notamment en cas de syndrome mains-pieds. Toutes les activités provoquant des frottements de la peau ou une pression sur les mains (ménage, vaisselle, jardinage, conduite) sont à limiter, comme l’exposition au soleil, à la chaleur ainsi que les activités de type course et marche à pied prolongée. Le port de vêtements amples de matière naturelle (coton, soie) et de chaussures larges et souples est à privilégier. Pour tous les travaux ménagers, bricolage ou jardinage, le port de gants est conseillé ainsi que la consultation d’un pédicure-podologue avant la mise en place du traitement anticancéreux oral.
Quelques conseils pour lutter contre la dénutrition
Les repas peuvent être de plus petit volume et fractionnés dans la journée, jusqu’à 6 ou 7 prises alimentaires par jour, en prenant le temps de manger et de mâcher les aliments. S’il existe des difficultés pour mastiquer, la texture des aliments doit être adaptée. Les aliments à texture mole voire liquide facilitent la déglutition. Les aliments trop chauds, trop sucrés ou trop acides ainsi que des aliments durs et secs (croûtes de pain, morceaux de viande peu mastiqués, fruits durs) doivent être évités.
L’alimentation doit en outre être enrichie afin d’augmenter le nombre de calories. L’apport de matières grasses (huile d’olive, huile de colza, beurre, crème, fromage, jaune d’œuf) et d’aliments sucrés, sauf contre-indication, est recommandé.
Le maintien des apports en protéines doit être suffisant et quotidien (1,2 à 1,5 g de poids corporel) : œufs, laitages, fromages, poisson et viande, éventuellement hachée en cas de problème de mastication. L’hydratation doit également être conséquente avec un apport recommandé de 1,5 l d’eau par jour (eau minérale, infusions, soupes, thé…) en évitant l’alcool.
En cas de diarrhées, il convient de modifier l’alimentation en privilégiant le riz, les pâtes, les pommes vapeur, bananes bien mûres, gelée de coing, fromage à pâte cuite, biscottes et les carottes. Les boissons glacées, le café, les produits laitiers, les légumes crus, les céréales et le pain complet doivent être évités. Attention, la pratique du jeûne ou de régimes restrictifs entraîne un risque d’aggravation de la dénutrition et de perte musculaire et ne doit pas être réalisée au cours des traitements. Enfin, les troubles de la dentition ainsi que les douleurs et mycoses buccales doivent être traités par des soins adaptés.
La fatigue à traiter au même titre que la douleur
La fatigue est l’une des conséquences les plus fréquentes de la maladie et de tous les traitements. Quelques conseils peuvent être rappelés, notamment les moments de repos à respecter, la préparation facile de repas, la livraison de courses, l’aide à domicile (ménage, repas, courses…) et la pratique d’une activité physique adaptée et régulière, composante essentielle des soins de support.
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