Les mots du conseil

Publié le 09/02/2023

Comment évalue-t-on la douleur ?Il existe différentes échelles d’autoévaluation : l’échelle visuelle analogique (EVA), par utilisation d’une réglette sur laquelle le patient positionne sa douleur entre « pas de douleur » et « douleur maximale imaginable », l’échelle numérique (EN), qui est proche mais utilise un chiffrage de la douleur de 0 à 10, l’échelle verbale simple (EVS), avec laquelle on exprime la douleur à l’aide de mots simples (pas de douleur, faible, modérée, intense (forte), très intense (très forte)) et qui est utilisée surtout auprès des personnes âgées.Rechercher une cause médicamenteuseOn pensera notamment aux douleurs tendineuses provoquées par les fluoroquinolones, aux douleurs musculaires provoquées par les statines, aux douleurs digestives provoquées par les AINS, aux maux de tête provoqués par les dérivés nitrés…Questionner, orienter, rassurerDe par son caractère subjectif, chacun évalue sa douleur de façon plus ou moins sévère et plus ou moins intense. Interroger sur le type de douleur permet de savoir si la prise en charge peut se faire à l’officine ou non : localisation de la douleur, circonstances de survenue, caractéristiques (brûlures…), durée, évolution (horaire, rythme), contexte, signes associés… Parfois il peut être nécessaire de rappeler qu’il n’y a pas forcément de lien entre l’intensité ou la persistance de douleurs et la gravité de la maladie qui les provoque !« J’ai mal à la tête »Attention aux céphalées qui nécessitent une consultation en urgence : installation brutale, aggravation progressive, déclenchement par un effort, symptômes associés comme un amaigrissement, une altération de l’état général, des troubles neurologiques, raideur cervicale, fièvre, vomissements, myalgies, arthralgies, anorexie, perte de mémoire, somnolence…Conseiller au patient souffrant de céphalées de tenir un agenda dans lequel il note les circonstances de la crise : date de survenue, durée, intensité de la douleur, traitement pris… Il pourra ainsi repérer d’éventuels facteurs déclenchants et les éviter : un régime alimentaire riche en certains aliments (par exemple l’alcool ou le café…) ou des habitudes alimentaires modifiées (période de jeûne, hypoglycémie, repas irréguliers), des facteurs psychologiques comme le stress ou un surmenage, des facteurs hormonaux (menstruations), des médicaments, des odeurs (parfums, fumée de cigarette…), le manque de sommeil ou au contraire un sommeil excessif, l’exposition à une lumière ou à un bruit intense…« Mes règles sont douloureuses »Sans minimiser les douleurs qui peuvent être invalidantes, il peut être utile de rassurer les patientes, notamment les plus jeunes, sur le caractère bénin des règles douloureuses classiques. L’application de chaud peut soulager les douleurs.« Ma bouche est douloureuse »Les petits maux de la bouche peuvent aussi être douloureux et conduire à l’officine !L’hypersensibilité dentaire, qui donne des douleurs sur l’ensemble des dents, au contact du chaud et du froid (et quelquefois du sucré), ou en se brossant les dents, est provoquée par une mise à nu de la dentine. Interroger sur les habitudes d’hygiène buccodentaire, et conseiller un dentifrice adapté, une brosse à dents souple pour protéger l’émail. Il est conseillé de limiter au maximum la consommation d’agrumes, de sodas, de vins blancs. Après avoir consommé une boisson ou un aliment acide, attendre un peu avant de se brosser les dents.Les aphtes aussi sont douloureux : la fatigue, le stress, la consommation de certains fromages à pâte dure, de fruits à coque (noix, noisettes), certaines parties du cycle menstruel… sont des facteurs potentiels à la formation des aphtes. Penser aussi aux traitements médicamenteux (certains AINS, immunodépresseurs, IEC, contraceptifs oraux…).« J’ai des courbatures »Douleurs musculaires ou tendino-ligamentaires sont la plainte classique du sportif qui veut reprendre rapidement son footing ! Une fois éliminé un caractère de gravité, on lui conseillera un petit décrassage (activité physique de faible intensité et courte), des étirements ou du yoga, l’application de chaud, et un massage de la zone concernée. Penser aussi à vérifier le traitement médicamenteux (statines…).« J’ai mal au dos »Un mal de dos nécessite une consultation pour établir un diagnostic. Puis, lors d’une lombalgie aiguë commune, il est conseillé de :- Reprendre rapidement les activités quotidiennes, y compris l’activité professionnelle si possible, dans la plupart des cas, et de renforcer les muscles du dos en maintenant des activités compatibles avec la sévérité des symptômes.- Éviter le port de charges lourdes ;- Ne pas fléchir le tronc en cas de port de charge, plier les genoux et maintenir le poids près du corps.- Effectuer des exercices pour renforcer la sangle lomboabdominale ;- Préconiser du chaud, des étirements, des automassages pour décontracter les muscles. Dans la lombalgie chronique, à risque de chronicité ou récidivante, la kinésithérapie peut être indiquée pour apprendre à réaliser des exercices adaptés pour renforcer le dos.- Rassurer le patient : la gravité n’est pas proportionnelle à l’intensité de la douleur.


Source : lequotidiendupharmacien.fr