Une plaie est considérée comme chronique quand le délai de cicatrisation est allongé, après 4 à 6 semaines d’évolution. Les causes de plaies chroniques exsudatives sont diverses. Nous nous concentrerons sur les plus courantes, à savoir : les escarres, les ulcères de jambe et les plaies du pied diabétique.Les escarresUne escarre est une lésion sévère de la peau et des tissus sous-cutanés sans tendance spontanée à la cicatrisation. Elle est due à une diminution de l’irrigation sanguine, le plus souvent lorsque la peau est comprimée entre une saillie osseuse et un support trop ferme de façon prolongée. Les zones les plus touchées par les escarres sont le sacrum, les coudes et les talons. Elle peut s’étendre en superficie et en profondeur et peut atteindre les structures musculaires ou osseuses sous-jacentes.L’escarre présente en effet plusieurs stades d’évolution. Tout d’abord, une rougeur persistante (la peau reste rouge après pression appliquée par le doigt) apparaît sur le point d’appui : c’est le stade 1. Puis au stade 2, une dermabrasion ou des phlyctènes apparaissent. Le stade 3 est une phase de nécrose tissulaire ; la plaie se creuse. Enfin, au stade 4, qui est le plus sévère, la plaie est très profonde et peut atteindre les muscles voire se creuser jusqu’à l’os.Les ulcères de jambeComme pour l’escarre, l’ulcère chronique de la peau est une lésion ne pouvant cicatriser spontanément. Son mécanisme de formation est également le même puisqu’il est dû à une insuffisance de la circulation sanguine locale. Mais cette fois, l’ischémie n’est pas mécanique. Elle a une origine vasculaire. L’ulcère peut ainsi être qualifié de veineux (70 % des cas) ou d’artériel (20 % des cas) ; il peut même être mixte. Les 10 % restants correspondent à des causes plus rares telles que des vascularites ou des tumeurs. Si l’ulcère veineux est en général peu douloureux, l’ulcère artériel l’est lui beaucoup plus.Le mal perforant plantaire du pied diabétiqueIl s’agit d’une complication fréquente du diabète, due à la combinaison de deux facteurs de risque d’ulcération du pied que sont la neuropathie périphérique et l’artériopathie des membres inférieurs. L’association de phénomènes mécaniques à ces deux complications entraîne un risque de déclenchement d’une plaie qui est le point de départ du pied diabétique. Au fur et à mesure de l’évolution de cette plaie apparaît une ulcération à « l’emporte-pièce », nommée mal perforant plantaire, qui est de profondeur variable et qui constitue une porte ouverte aux infections. Ce dernier peut être lié à une ostéite. L’artériopathie des membres inférieurs complique également la cicatrisation. C’est pourquoi un pied diabétique mal traité ou négligé peut mener à une gangrène et éventuellement à une amputation.
La physiopathologie des plaies chroniques
Publié le 27/05/2022
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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