C’est l’URPS pharmaciens du Grand Est qui assure, en coopération avec celle des infirmières libérales, l’organisation de ces rencontres fortement suivies. Aujourd’hui, le Grand Est est « maillé » par de nombreuses CPTS qui développent des projets communs au niveau local. La CPTS du Nord meusien, l’une des trois du département, est présidée par Christophe Wilcke, titulaire à Spincourt, qui préside aussi l’URPS pharmaciens Grand Est. Huit officines de ce territoire de santé participent à une expérimentation de distribution et de réalisation à l’officine de TROD du VIH et des hépatites B et C : bien que très rurale et dénuée de grandes villes, la Meuse est confrontée à une forte prévalence des addictions, qui justifie cet engagement des pharmaciens. Ici, explique Christophe Wilcke, il s’agit moins de collaborer avec d’autres libéraux que de renforcer la coopération avec des structures publiques de prise en charge des addictions, trop souvent mal connues non seulement des professionnels de santé de ville, mais aussi de la population et des usagers eux-mêmes, « alors que tout le monde connaît les pharmacies ». La réalisation des TROD, qui fera l’objet d’une indemnisation conventionnelle de 25 euros, s’accompagnera de conseils et d’orientation vers ces organismes.
Renforcer les liens ville-hôpital-ville
Aborder les conséquences physiques et psychiques de la souffrance et du burn out au travail, y compris les tensions au sein d’une équipe et les agressions à l’encontre des soignants
Un peu plus à l’ouest, la CPTS de Briey, en Meurthe-et-Moselle, a mis en place un « parcours ostéoporose » dans lequel les pharmaciens assurent, au comptoir, un suivi trimestriel indemnisé des patients participant à ce programme, et prennent contact avec les médecins en cas de rupture constatée du traitement. Ce parcours devrait bientôt se mettre en place dans la CPTS voisine des « trois Vallées », en Moselle. En outre, les pharmaciens de ces communautés participent, avec d’autres professionnels, aux rencontres et journées d’information organisées pour les retraités et les personnes âgées, les plus menacés par les chutes et les fractures. Par ailleurs, si les pharmacies s’associent un peu partout aux autres professions dans leurs CPTS, elles développent aussi des coopérations directes avec des hôpitaux, notamment, en Lorraine, en ce qui concerne la délivrance et le suivi des anticancéreux oraux. Les URPS invitent d’ailleurs tous leurs adhérents à renforcer les liens ville-hôpital-ville, que ce soit en pharmacie ou, comme l’ont montré d’autres expériences locales, en orthophonie, en podologie ou en obstétrique.
Outre les échanges d’expériences, le congrès des URPS a abordé plusieurs autres thèmes réunissant l’ensemble des Unions, dont la télémédecine, les tutorats et les stages. Les conséquences physiques et psychiques de la souffrance et du burn out au travail, y compris les tensions au sein d’une équipe et les agressions à l’encontre des soignants, ont fait quant à elles l’objets d’ateliers. Les 10 URPS ont signé un partenariat, le premier de ce type au niveau d’une région, avec l’association Soins aux Professionnels de Santé (SPF), composée de professionnels de santé venant en aide à leurs confrères et consœurs confrontés à ces situations.
Les patients plébiscitent la téléconsultation assistée en pharmacie
Disposant aussi de compétences en matière de santé publique et de recherches sur l’organisation des soins, les URPS pharmaciens et infirmières ont mené, dans la Meuse, une enquête commune sur la manière dont les patients et les professionnels vivent et perçoivent la téléconsultation assistée, à l’officine ou au cabinet infirmier, dans le cadre de parcours de soins dans les zones sous dotées en médecins. Cette enquête menée de février à octobre 2024 a révélé la forte satisfaction des 913 patients ayant répondu à l’enquête, la moitié d’entre eux se disant aussi « rassurés » par la présence du pharmacien ou de l’infirmière à ses côtés, tandis que 5 patients seulement ont regretté de ne pas se trouver seuls avec le médecin. 8 pharmaciens et 30 infirmiers et infirmières « téléassistants », ayant effectué un total de 1250 actes, ont participé à l’enquête. Les deux tiers se sont déclarés satisfaits de cette forme d’organisation et souhaitent continuer à travailler ainsi, 28 % hésitent et seuls 7 % souhaitent arrêter, jugeant notamment la rémunération trop faible par rapport aux frais qu’ils ont engagés. Les téléassistants relèvent que plus ils avancent dans cette activité, plus elle devient facile et simple : un point de vue d’ailleurs partagé avec les patients eux-mêmes. Selon les deux URPS, ce travail montre aussi que « la téléconsultation officinale ou infirmière est loin de séduire uniquement les jeunes urbains pressés », mais répond à un vrai besoin chez des patients isolés, souvent âgés, qui souhaitent majoritairement poursuivre ce type de contact sous forme assistée, une fois qu’ils en ont découvert le fonctionnement et les avantages.
D.D.B
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