- Il vous reste des doses de vaccins contre la grippe chez vous ?, demande Juliette à Émilie, une consœur installée dans le nord du département.
- J’avais un peu augmenté mes stocks cette année. Je pensais me retrouver avec des doses sur les bras mais finalement, j’ai eu raison. Et vous ?
Comme la centaine d’autres personnes présentes ce soir, les deux pharmaciennes assistent à un dîner de générosité organisé au profit de l’association PHI (pharmacie humanitaire internationale). En échange d’un soutien financier, chaque convive est invité à ce moment convivial entre les pharmaciens du département.
- Il m’en reste aussi mais la demande tend à se réduire. Nous avons vacciné à tour de bras en octobre et en novembre.
- L’épidémie s’annonce sévère. Deux de nos patients se sont déjà retrouvés à l’hôpital, ajoute Émilie. Cette année pour la première fois, j’ai vacciné mes ados.
- Ah ?
- Hors de question de revivre les mêmes vacances que l’année dernière ; les deux étaient grippés alors que nous étions au ski. Et ton petit Léon ? Comment il se porte ?
- À merveille. Je découvre les joies des poussées dentaires.
- Tu l’as fait protéger contre le VRS ?
- Oui, avec Beyfortus. À propos de cela, tu as vu ces confusions qui ont été rapportées avec les produits de prévention contre le VRS ?
- Non, raconte-moi.
- Par exemple, une femme a reçu Vabysmo au lieu d’Abrysvo ?
- Vabysmo, le médicament pour les yeux ? Comment c’est possible ?
- Erreur de délivrance, erreur d’administration… bref, personne n’a rien vu. Il y a aussi un autre cas où le vaccin a été injecté au père, ajoute Juliette en buvant une gorgée.
- Ohlala ! Remarque, les erreurs peuvent vite arriver. Nous avons eu une ordonnance de Beyfortus alors que le bébé n’était pas encore né. La mère voulait qu’on lui fasse la piqûre…
- Comment peut-on prescrire Beyfortus alors qu’on ne connait pas le poids de l’enfant ? C’est absurde…
- Mesdames, à la vôtre et à la nouvelle année, les interrompt J-C en levant son verre.
- En espérant qu’on nous laisse un peu tranquille en 2026…, dit Émilie, le regard soudain sombre. Le Gouvernement est revenu à la charge sur le plafond des remises, il paraît ?
- Oui. On n’a pas encore trouvé de vaccins pour nous protéger contre ses attaques, ironise J-C.
À côté d’eux, Alice donne de grandes explications sur son projet.
- Ce sera une série sur les réseaux sociaux, dont l’action se passe en pharmacie.
- Tu penses que tu auras assez d’idée de scénarios ?, objecte un convive curieux mais peu convaincu.
- Tu rigoles ? Rien que la semaine dernière à la pharmacie du marché, ma collègue préparatrice a été agressée parce qu’elle n’a pas voulu délivrer une ordonnance falsifiée. Mon autre collègue a rattrapé in extremis une erreur de prescription, et moi-même j’ai aidé une maman à comprendre le compte rendu du spécialiste concernant son enfant qui a une maladie rare. Alors tu vois, les idées ne manquent pas.
Quelqu’un commence à parler au micro. L’assemblée devient peu à peu silencieuse.
- Le plus difficile, ce sera de trouver des financements, ajoute la jeune pharmacienne en baissant la voix.
- Tu pourras toujours organiser un dîner de solidarité comme ce soir, lui suggère Julien.
(À suivre…)
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