L’hypertension artérielle et le diabète progressent, selon le Baromètre 2024 de Santé publique France, avec des niveaux de dépistage et de prise en charge encore insuffisants. Des écarts persistants selon l’âge, le sexe, le territoire ou le niveau social soulignent l’ampleur des inégalités face aux maladies chroniques.
Le Baromètre 2024 de Santé publique France (SPF) confirme que l’hypertension artérielle reste insuffisamment dépistée et prise en charge, bien qu’elle demeure la maladie chronique la plus fréquente. En 2024, 22 % des adultes de 18 à 79 ans (22,7 % des hommes et 21,5 % des femmes) déclarent être hypertendus parmi les 35 000 personnes interrogées pour l’enquête. Ce chiffre progresse par rapport à 2019, où il était de 20 %. Deux raisons à cette hausse : une prévalence plus élevée et un meilleur dépistage.
Le dépistage peut cependant encore être amélioré : 74,3 % des adultes ont eu une mesure de la tension dans l’année précédant l’enquête (77,4 % des femmes ; 71 % des hommes). Pour 14,9 % - dont 17 % des hommes - la dernière mesure remonte à plus d’un an et moins de cinq ans, et pour 3 % - dont 3,9 % des hommes - à plus de cinq ans. Par ailleurs, 6,5 % des adultes (dont 7,4 % d’hommes) n’ont jamais eu de mesure tensionnelle. Alors que l’assurance-maladie plaide pour un dépistage systématique en pharmacie à partir de 2026, une expérimentation est déjà en cours en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Les prévalences les plus élevées sont observées dans les départements et régions outre-mer et dans les Hauts-de-France et le Grand Est. Santé publique France mènera une initiative pilote dans ces deux dernières régions dans le cadre d’un projet européen (projet Jacardi). L’objectif est de « dépister l’HTA en pharmacie et de sensibiliser de grand public via une campagne de communication. » Le protocole est en cours de validation.
La mise sous traitement reste également insuffisante. Les 70-79 ans sont globalement bien suivis. Entre 30 et 49 ans, les hommes sont plus souvent traités que les femmes : 61,3 % d’entre eux ont pris un traitement dans les 12 derniers mois, contre 48,9 % des femmes. Selon SPF, cette différence s’explique en partie par les recommandations en vigueur jusqu’en 2024 : en cas de risque cardiovasculaire, un traitement devait être initié dès le diagnostic. Or les hommes présentent en moyenne davantage de facteurs de risque. Les nouvelles recommandations de traiter toutes les personnes hypertendues n’étaient pas encore appliquées lors de l’enquête.
Le diabète, autre maladie chronique en forte expansion et marquée par les inégalités sociales, touche 7,1 % des adultes en 2024. Parmi les diabétiques, 11 % sont traités uniquement par des mesures hygiénodiététiques et 81 % déclarent un traitement pharmacologique, plus fréquent chez les personnes présentant un diabète diagnostiqué depuis plus de cinq ans, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS). Toutefois, 8 % ne déclarent aucun traitement, un « taux préoccupant », en raison des risques de complications.
Cette enquête confirme les disparités sociales associées au diabète de type 2 : la prévalence est plus élevée chez les personnes ayant un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat et chez les ouvriers. Elle est également particulièrement forte dans les régions outre-mer, les Hauts-de-France et en Bourgogne-Franche-Comté. Une personne diabétique sur cinq rapporte des difficultés financières. Santé publique France souligne que, « si le dépistage précoce reste essentiel, l’instauration dès le diagnostic d’une prise en charge adaptée est déterminante pour prévenir les complications graves », et permettre de réduire les coûts individuels et sociaux liés aux formes graves de la maladie.
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