Un pharmacien titulaire de Villiers-le-Bel (Val d’Oise) a été victime d’une agression par un groupe de jeunes dealers ayant pris racine depuis plusieurs mois devant son officine. La violence de l’attaque a déclenché la colère des habitants du quartier, qui ont été une centaine à se rassembler devant la pharmacie en signe de soutien.
Les faits ont déclenché l’ire des riverains. Le mercredi 7 mai, Mehdi Bouhassoun, le titulaire de la pharmacie Molière à Villiers-le-Bel a été violemment agressé par les jeunes dealers ayant pris l’habitude de « tenir les murs » devant son officine. Alors qu’il leur avait déjà demandé plusieurs fois d’aller vendre leur drogue ailleurs, ceux-ci occupaient une fois de plus le trottoir attenant à la pharmacie et s’amusaient à faire rebondir leur ballon sur le mur, relate « Le Parisien ». Excédé par cette nuisance quotidienne, le pharmacien est sorti de son officine pour les sommer de quitter les lieux. Mais à peine leur avait-il tourné le dos, que ses agresseurs se sont jeté sur lui (à six !) pour le tabasser. Une employée de la pharmacie a bien tenté d’intervenir mais elle a subi elle aussi la violence des dealers, qui ont rapidement pris la fuite. « C’était la seconde fois qu’ils le faisaient rebondir (le ballon, N.D.L.R.), je me demande d’ailleurs si ce n’était pas un piège », raconte au « Parisien » l’officinal qui, malgré les fractures et la douleur, a rouvert sa pharmacie dès le vendredi 9 mai.
L’agression a déclenché la colère des riverains et des édiles, qui ont été une centaine à se rassembler vendredi soir autour de l’équipe de la pharmacie, offrant poignées de mains et mots d’encouragement à Mehdi Bouhassoun. « Dans un quartier aussi pauvre, nous remplissons un rôle médical, social et pédagogique, confie le titulaire au « Quotidien du pharmacien ». Lorsque les patients ne peuvent pas se déplacer nous allons jusque chez eux. Nous avons sorti plusieurs jeunes de la rue, en les embauchant en contrat d’apprentissage. Ils savent qu’ils peuvent compter sur nous et aujourd’hui, ils nous montrent qu’on peut compter sur eux. Ça met du baume au cœur. »
Depuis son ouverture en 2017, ce dernier et son équipe « prennent soin des gens. Cette pharmacie n’a jamais fermé sa porte à qui que ce soit. On a le moindre problème, on y va. Tout le monde est accueillant, agréable. Pendant le Covid, Mehdi livrait les gens à domicile », rapporte au « Parisien » Mariam, habitante du quartier et cofondatrice du collectif Mères et pères des quartiers, à l’origine du rassemblement. Ces nuisances, « dure[nt] depuis des mois, s’insurge une voisine de l’officine. C’est invivable ! » Et celle-ci de raconter le cas de locataires qui n’osent plus sortir de chez eux et celui de mères de famille et de leurs enfants, qui traversent ce coin de trottoir en apnée, tant l’odeur de cannabis y est forte. Une odeur par ailleurs omniprésente dans la pharmacie.
Djida Techtach, la maire (Divers gauche) était également présente au rassemblement de soutien. « Ces jeunes empoisonnent la vie de tout le monde. Le procureur a été saisi, les agresseurs seront retrouvés. Nous irons jusqu’à l’expulsion s’il le faut. » Aujourd’hui, la présence quotidienne de riverains et de forces de l’ordre a dissuadé les agresseurs de revenir. Toutefois, « les engagements d’un week-end ne sont pas suffisants, ce ne sont pas une médaille et une marche blanche qui me sauveront d’un coup de couteau. Nous avons besoin d’une solution durable », plaide le titulaire.
A Villiers-le-Bel
Un pharmacien violemment agressé par des dealers
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Publié le 12/05/2025
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Crédit photo : DR
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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