Le Quotidien du pharmacien.- Fragilisation du maillage officinal, réduction de la marge, poids croissant des médicaments chers… les grossistes-répartiteurs ont finalement des inquiétudes similaires à celles de leurs clients pharmaciens. La LFSS pour 2025 ouvre-t-elle de nouvelles voies ?
François Pogodalla.- En effet, nous sommes les deux maillons clés de l’accès au médicament pour le patient, et nos dynamiques économiques présentent de nombreuses similitudes. Par exemple, l’augmentation des volumes des produits chers impacte nos économies de manière similaire, car nos rémunérations sont plafonnées à 32,50 euros au-delà de 468 euros PFHT. La perte des produits de contraste a aussi causé un manque à gagner d’environ 18 millions d’euros pour nous et les officines, sur les 90 millions d’euros injectés dans l’industrie depuis la Covid-19. Concernant la LFSS, elle favorise les biosimilaires, ce qui est positif pour les comptes publics et les officines, mais l'absence d'égalisation des marges pour les répartiteurs pèsera sur notre marge d'environ 30 %, atténuée par le forfait produits froids. C’est moins que pour les génériques, comme le Rivaroxaban, qui entraîne une perte de marge de 60 % pour la répartition. C’est pourquoi il est crucial pour nous d’offrir un écosystème de services au-delà de la répartition, afin de tenir notre rôle face aux évolutions essentielles pour les pharmacies, les laboratoires, les patients et la santé publique.
Comment Alliance Healthcare Group France adapte-t-elle ses services aux évolutions des besoins des officines et des laboratoires ?
Alliance Healthcare Group France constitue un véritable écosystème allant du laboratoire à l’officine. Nos services incluent notre dépositaire Alloga, en expansion, notre centrale d’achat DirectLog, notre société PharmaLex, spécialisée dans le conseil aux laboratoires, nos groupements Alphega Pharmacie, Pharmavance, PharmaFrance et Pharma’Gen, qui fédèrent environ 1 200 officines indépendantes, mais aussi nos marques propres. Notre approche ne se limite donc pas à la répartition, ni à une approche transactionnelle. Elle est écosystémique, axée sur les besoins des officines et des laboratoires, afin de développer une offre de services complète et pertinente pour tous les acteurs et le système de santé.
Fin 2024, dans un contexte de ruptures, l’ANSM a pris la décision de confier aux grossistes-répartiteurs l’approvisionnement exclusif des officines en spécialités d’amoxicilline et d’acide clavulanique pédiatriques. S’agit-il d’une consécration de votre place dans la chaîne du médicament ?
Pour une distribution optimale des médicaments en tension, nous saluons ce type de décision qui reconnaît le rôle essentiel des répartiteurs. En matière de prix, la répartition étant un métier de flux, plus elle a de volume, plus son économie fonctionne et plus elle peut assurer la disponibilité produit. Nous avons beaucoup travaillé sur nos taux de disponibilité, gagnant quatre points en un an, et grâce aux laboratoires, nous avons également amélioré notre taux de service de quinze points sur la même période.
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