« Ma pharmacie sponsorise plusieurs clubs sportifs : de rugby, de vélo, de course à pied depuis des années. Nous n’avons jamais signé de contrat mais, de temps en temps, je vais donner un cours sur la nutrition aux cyclistes et aux coureurs. J’ai le projet de faire pareil pour les rugbymen. À ce moment-là, je ne parle jamais de mon officine. Cette intervention est réalisée au nom de mon groupement Alternativ Pharma XV.
Je fais cela bénévolement parce qu’en tant que pharmacien, nous avons un rôle essentiel de prévention et de communication auprès des sportifs. Tant pour les athlètes de haut niveau que pour les autres. Voire davantage pour les plus petits clubs aux faibles moyens. Ils ont peu de connaissance sur les régimes alimentaires, l’utilisation des straps, comment éviter de se blesser, quand prendre ses éventuels médicaments etc.
Je considère aussi que donner de l’information aux associations sportives, c’est un moyen d’être acteur de son quartier ou de sa commune.
J’aide ces clubs d’autres manières aussi. Soit par une donation financière, soit par un don en nature. Dans ce cas, j’offre du matériel comme des straps, des crèmes chauffantes, des barres de céréales… À chaque fois, ils me remettent un Cerfa (1), et cela me permet de bénéficier d’une déduction fiscale de 66 % de la valeur du montant offert.
Cela dit, je ne vais jamais prospecter les clubs. Ce serait de la sollicitation de clientèle. Les associations viennent me voir car ils savent que je m’intéresse au sport, que je suis formé, que j’ai monté un club de rugby… Le bouche-à-oreille fonctionne !
Par ailleurs, dans mon club, O2 Rives, j’ai monté un créneau de « sport santé ». Y est employée une enseignante en activité physique adaptée (APA) grâce à un partenariat avec la Maison de santé pluriprofessionnelle universitaire (MSPU) dont mon officine est membre. Bénévolement, je travaille avec l’APA à propos du suivi des gens en fonction de leurs pathologies (2). À terme, nous espérons promouvoir le « sport santé » au sein d’autres clubs alentour.
Dans ma pharmacie, il m’arrive de faire des animations avec une mise en scène du maillot d’un club de sport partenaire pour lui faire de la publicité. Je propose aussi parfois un atelier d’éducation thérapeutique en groupe, dans une salle de l’officine, par exemple sur le diabète ou la nutrition. On y aborde toujours l’activité physique. En fait, j’ai seulement un petit rayon « sport », de deux descentes sur 120m² de surface de vente. Le sport représente peut-être 2 ou 3 % des 2,4 millions d’euros de mon chiffre d’affaires. Cela dit, une préparatrice de l’équipe formée à la nutrition sportive propose des rendez-vous à ce sujet. Le premier est gratuit, les suivants, de trois quarts d’heures, sont facturés 30 euros.
Aujourd’hui, les gens sont conscients qu’en pharmacie on vend des produits contrôlés, alors que ce n’est pas toujours le cas sur Internet. Je suis convaincu qu’à l’avenir chaque pharmacie aura sa spécialité : le sport, l’oncologie… Mais nos règles en communication datent d’un autre siècle, d’un temps avant les réseaux sociaux. Or ce serait bien de pouvoir communiquer sur nos spécialités. »
(1) Le formulaire Cerfa n° 11580*03 atteste des dons aux associations
(2) À la rubrique « sport santé du site internet du club, Mathieu Davasse apparaît comme « Mathieu, coach », tout simplement
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